Dialan Ba, petite fille du village, élève en C.M.1 à l’école El Hadj Fonsa Ly. Petite fille qui ne deviendra jamais grande. Elle est décédée cette semaine, victime des adultes et de ceux qui auraient dû la soigner mais qui ne l’ont pas fait, car leur syndicat a décrété la grève et qu’il faut obéir au syndicat.
Petite fille, tu n’es pas morte de la fièvre et du palu. Le palu ne tue pas quand il est soigné. Il n’a pas tué au village les années passées car ceux qui sont chargés de soigner soignaient.
Petite fille, tu n’es pas la première à mourir cette année. Il y en a eu beaucoup au village et dans les villages alentours. Qui se sont rendus au poste de santé après mille misères et mille efforts pour se déplacer. Et à qui on a dit une fois arrivé au poste : grève, rentrez chez vous !
Repose en paix petite fille. Dieu n’a pas voulu cela. Ce n’est pas le destin d’une petite fille que de mourir si jeune. Et que ceux qui ont joué avec ta vie pour des calculs politiques et des intérêts particuliers ne se reposent pas en paix. Que leur âme soit sans arrêt mise en face de ces morts, conséquence de leur odieux chantage et de leur honteuse absence de respect de la vie humaine.
Bruno Briand Sotin / www.tambacounda.info /
