Le président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé ce samedi 23 février les relations diplomatiques avec la Colombie, alors que l’opposition tentait de faire entrer au Venezuela un convoi de camions transportant de l’aide humanitaire en provenance de Colombie.
« J’ai décidé de rompre les relations politiques et diplomatiques avec le gouvernement fasciste de Colombie dont les ambassadeur et consuls ont 24 heures pour quitter le Venezuela », a déclaré le président vénézuélien Nicolas Maduro devant un rassemblement de ses partisans à Caracas.
« Ma patience est épuisée, je ne peux plus le cacher, nous ne pouvons plus supporter que le territoire colombien soit utilisé pour des attaques contre le Venezuela. C’est pour cette raison que j’ai décidé de rompre toutes les relations politiques et diplomatiques avec le gouvernement fasciste colombien », a
déclaré Nicolas Maduro dans un discours.
« Sortez d’ici, dehors les oligarques ! » a-t-il lancé, ajoutant : « Ivan Duque, tu es le diable, jamais un gouvernement de Colombie n’était tombé aussi bas ».
Les relations entre le Venezuela et la Colombie ont toujours été houleuses, en particulier depuis l’arrivée d’Ivan Duque au pouvoir. Mais le soutien du pays à l’opposition de Juan Guaido pour faire entrer l’aide humanitaire a été la goutte d’eau qui fait déborder le vase, rapporte notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille.
Ce samedi, le président colombien Ivan Duque était aux côtés de l’opposant vénézuélien, autoproclamé président par intérim Juan Guaido à Cúcuta, ville colombienne à la frontière avec le Venezuela.
« Nous avons constaté des attitudes lâches et dangereuses de la part de la dictature, qui a amené des “colectivos” à certains endroits pour générer des troubles et empêcher l’aide humanitaire d’atteindre leur territoire, commettant ainsi ce qui pourrait constituer un crime grave contre l’humanité », a écrit le président colombien Ivan Duque sur son compte Twitter, tout en publiant des extraits vidéo de la conférence de presse aux côtés de Juan Guaido.
https://twitter.com/IvanDuque/status/1099391552001114113?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1099391552001114113&ref_url=http%3A%2F%2Fwww.rfi.fr%2F
Bras de fer dans la rue à Caracas
Alors que cette pression s’intensifie à la frontière entre la Colombie et le Venezuela, dans la capitale vénézuélienne, Caracas, manifestants de l’opposition et du pouvoir sont sortis dans la rue. Comme à chaque fois donc, c’est un bras de fer dans la rue, qui semble une fois de plus avoir tourné largement à l’avantage de l’opposition, rapporte notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille.
Les manifestants de l’opposition ont commencé à se rassembler dans différents points de la capitale à partir de 10 heures du matin. L’ambiance était très festive. Ils se disaient gonflés à bloc par le succès du concert qui s’est tenu la veille en Colombie.
Rapidement, une marche s’est lancée vers l’autoroute qui traverse Caracas en son centre, une autoroute rapidement débordée par la masse impressionnante de manifestants. Le but était de s’approcher de la base militaire de la Carlota qui la longe pour exhorter l’armée de laisser passer l’aide humanitaire à la frontière.
Malgré la joie de voir autant de monde, il y avait aussi beaucoup d’inquiétude vis-à-vis de la situation à la frontière. Beaucoup de personnes ne lâchaient pas leur téléphone et les réseaux sociaux. Certains utilisaient la radio de leur moto pour suivre la situation en temps réel. L’annonce du passage d’un camion d’aide par le Brésil a immédiatement entraîné une immense liesse populaire.
Côté chaviste, près du palais présidentiel l’ambiance était moins festive et la foule moins nombreuse. Beaucoup de fonctionnaires venus de plusieurs villes aux alentours de Caracas. Selon eux, ce qui se passe à la frontière n’est ni plus ni moins le début d’une intervention militaire et ils se disent prêts à mourir pour Nicolas Maduro et pour la souveraineté du Venezuela.
RFI



