Tambacounda: meurtre de la fille du directeur général de l’ADL, l’enquête suit son cours, les populations invitent l’Etat à renforcer les dispositions sécuritaires.

 

La nuit du samedi au dimanche a été très longue pour les populations du quartier de Saré Guilèle. Sous les coups de 21 h, Binta Camara, l’une des filles du directeur général de l’Agence du Développement Local (ADL), a été retrouvée morte dans son domicile où elle vivait seule avec le gardien. Des sources dignes de foi indiquent une tentative de viol qui aurait précédé le crime.

Jusque tard dans la nuit du samedi au dimanche, les limiers du commissariat de Tambacounda n’arrêtaient pas d’interroger le préposé au gardiennage de la maison qui vivait seul avec la victime Binta Camara. Sous les coups de 21 h, rapportent des sources proches de l’enquête, la jeune fille de 23 ans, a été retrouvée morte dans le domicile de son père sis au quartier Saré Guilèle. Des langues se sont vite déliées pour théoriser un viol ou une tentative de viol car, les limiers auraient trouvé des indices dans ce sens, avec des traces de sperme sur des habits que portait le gardien, souligne-t-on. Toujours est-il que le procureur a ordonné une autopsie dont les résultats ne sont pas encore rendus publics pour infirmer ou confirmer la thèse du viol ou de la tentative de viol.

Le gardien est interpellé et gardé à vue au commissariat central de Tambacounda et le corps de la victime déposé à la morgue du centre hospitalier régional de Tambacounda. Au moment des faits, les parents de Binta Camara étaient à Dakar où ils résident, ils ont rallié Tambacounda dimanche vers 9 h. Une équipe de la police technique et scientifique est mise à contribution pour élucider ce crime odieux qui défraie la chronique à Tambacounda et remet au goût du jour la lancinante problématique de la sécurisation des personnes et de leurs biens dans le périmètre communal même. Jusqu’au moment où nous mettions sous presse, ce dimanche à 19H, le procureur n’avait pas encore ordonné la levée du corps, nul doute que le médecin-légiste n’avait pas encore bouclé ses travaux.

La maison mortuaire ne désemplit guère, amis et parents de la victime affluent de partout pour apporter soutien et réconfort à sa famille éplorée.

TEMOIGNAGE

Abdoulaye Diouf, un ami de très longue date du père de la victime qui l’a vue naître en 1996, dira s’en remettre à Dieu d’autant plus que Binta était connue pour sa discipline, son attachement à ses parents et sa grande dévotion.

« Depuis près d’une année et demi, Binta Camara que j’ai vu naître, vivait seule dans la maison avec un commis au gardiennage. Elle a décroché son Bac et fait ses diplômes, en attendant de trouver un emploi, elle s’occupe de la boutique de sa maman connue pour être une grande commerçante de tissus de luxe. Tous les deux jours je passais la voir si tout allais bien. Binta est une fille exceptionnelle très collée à son père, très pieuse et très disciplinée. Ses voisins du marché m’ont même souligné l’avoir vue vers 17 h le samedi faire ses ablutions. Nous ne pouvons que nous résigner face à la volonté divine mais cette disparition, dans des conditions aussi atroces de Binta Camara, nous a profondément bouleversés. Maintenant, nous savons que l’Etat a fait des efforts en termes de sécurisations des personnes et des biens mais, quand maintenant c’est à de pareilles heures ou en plein jour que l’on agresse et tue, il y a de quoi le solliciter à nouveau pour renforcer le dispositif sécuritaire. Nous attendons l’ordre du procureur de la République près du tribunal de grande instance de Tambacounda pour enlever le corps et procéder à son inhumation et prions que son ou ses bourreaux soient vite retrouvés et punis».

Propos recueillis par Boubacar TAMBA / www.tambacounda.info /