“Hommage à mon bien aimé TANOR” (Syna Cissokho)

 

« Qui a travaillé avant l’aurore peut s’en aller avant le soir »

TANOR, notre vaillant et brave timonier a tiré sa révérence. Il s’est éclipsé comme d’habitude avec élégance et discrétion. Logicien hors pair, conscient des ruses de l’histoire, il s’en est allé le lendemain d’une victoire sportive mémorable comme s’il voulait nous ramener sur terre et nous rappelait ainsi l’évanescence des choses d’ici- bas.

Sa disparition, quelques mois après d’âpres joutes électorales où il s’est particulièrement illustré par son engagement et sa constance, m’autorise à dire qu’il est mort en ‘’mission commandée’’. Cependant, cette image du soldat qui, à l’issue d’une bataille victorieuse, voulant se reposer, ne s’est malheureusement jamais réveillé d’un fatal somme, ne lui ressemble pas. Mais alors pas du tout.

TANOR fatigué ! Tanor dormant profondément au point d’avoir des difficultés pour se réveiller ! Je ne crois pas à cette version. Il ya anguille sous roche.

Et alors que tout cela me taraudait l’esprit, une muse me visita le soir même et me confia en résumé ceci, confirmant ainsi mes doutes :

‘’En accord avec le maitre de l’univers et au regard des enjeux de l’heure, TANOR a décidé de prendre de la hauteur- comme d’habitude- de la grande hauteur pour mieux intercéder auprès du tout puissant en faveur du Sénégal et de ses populations. Le décret divin apparemment impitoyable qui l’arrache de notre vue, l’investit en fait d’une nouvelle mission : être un plénipotentiaire du Sénégal auprès du Seigneur pour mieux plaider la cause de notre pays afin que ses populations bénéficient pleinement de ses bienfaits et qu’elles soient épargnées de toute contrariété majeure.’’

Au demeurant, ce poste délicat et tant convoité, TANOR, l’a gagné brillamment. Les critères de sélection étant à plus d’un titre contraignant.

Il fallait entre autres :

Avoir vécu dans le Sénégal profond

Avoir fait de solides études universitaires, administratives et diplomatiques

Avoir l’estime et le respect de tous les chefs d’Etat qu’a connus notre république et présenter des lettres de recommandation d’au moins 3 d’entre eux

Avoir une expérience avérée d’au moins 40ans dans les hautes sphères de L’Etat

N’avoir connu qu’une seule formation politique et avoir dirigé au moins 15 ans durant un parti politique créé depuis 60 ans au moins

Avoir le quitus d’homme sérieux et affable délivré par l’ensemble des familles religieuses du pays

A ces critères, la « fiche de poste » ajoutait d’autres qualités humaines très singulières qui en principe rendaient la compétition plus rude, mais pour le président TANOR, elles semblaient plutôt être taillées sur mesure.

Chers amis, vous l’avez surement compris, l’annonce brutale du décès du président du HCCT, secrétaire général du parti socialiste, me fait délirer. Comme beaucoup de sénégalais, je suis encore abasourdi par la terrible nouvelle de son décès qui prive le Sénégal de l’un de ses meilleurs serviteurs. Homme d’Etat de qualité, homme politique respectueux et respectable, passionné de la république et de la nation, il a incarné des années durant, le don de soi à l’Etat et à la République, la fidélité et la constance en politique. Sobre, vertueux, discret, mesuré, tout en lui reflétait ces qualités notamment sa démarche et son port altiers ainsi que son propos juste et mesuré.

‘’ N’élèves pas ta voix mais tes mots. Ce n’est pas le tonnerre qui fait pousser les plantes mais la pluie.’’ Ce précepte de Rumi, TANOR le connaissait et l’appliquait à merveille, ce qui faisait de lui une identité remarquable dans le bruyant landerneau politique sénégalais et c’est ce qui explique le bel hommage qui lui a été rendu par tous les segments de la vie économique, sociale, politique et religieuse avec une ferveur et une unanimité rarement égalées.

A ce propos, soulignons la délicatesse et la solennité toutes particulières que son excellence M. le président de la république a bien voulu donner à ces cérémonies d’hommage, manifestant ainsi l’affection et l’estime qu’il a toujours portées à notre camarade secrétaire général.

Avec cette disparition, le président de la république perd un collaborateur fidèle et engagé, un conseiller avisé et expérimenté, un homme de confiance doté à profusion d’une sûreté de jugement et d’une capacité d’analyse étonnantes et remarquables toujours mises à la disposition de la nation à travers toutes les stations de responsabilité qu’il a occupées notamment la dernière en l’occurrence la présidence du HCCT qu’il a dirigé avec brio et sagacité et qui, moins de 3ans après sa création occupe, grâce à son leadership et à sa perspicacité, une place de choix dans la république.

Camarade SG, délire à part, je continue à croire que de là où vous êtes, vous veillerez avec amour et attention sur la Nation, sur votre famille biologique et naturellement sur le parti socialiste que vous avez conduit des années durant avec intelligence et efficacité.

Vous avez été presque 20 ans durant notre leader éclairé et bien aimé, notre timonier brave et compétent, notre vigie attentive et attentionnée.

Après l’amère défaite de 2000 et la débandade qui s’en est suivi, qui aurait crû qu’en 2019, le parti socialiste jouerait encore les premiers rôles dans ce pays ?

Le paquebot socialiste a tangué, balloté par le vent fort et vicieux de la division et de la perfidie ainsi que les vagues déferlantes et destructrices de la transhumance et de la cupidité, mais a toujours gardé le cap parce qu’à sa tête se tenait une personnalité lumineuse et tenace, un commandant habile, chevronné et endurant nommé TANOR DIENG.

Et ceux qui aujourd’hui, prédisent à notre formation politique un piteux avenir ignorent tout simplement le travail de fond que vous avez accompli depuis lors à la tête du parti notamment en termes de formation, d’élargissement de la base et de recrutement de nouveaux militants.

‘’Qui a travaillé avant l’aurore peut s’en aller avant le soir’’.

Vous avez préparé le parti à toutes les éventualités et sans vous mais grâce à vous, le parti socialiste demeure et restera toujours fort. Son destin rappellera fort justement, j’en suis sûr, l’histoire de cet avion qui, en plein vol perdit ses ailes, mais alors qu’on s’attendait à un crash, il se transforma subitement en fusée et alla plus haut et plus vite.

Au revoir SG et bon séjour là-haut, je ne saurai jamais t’oublier, les vaillants camarades socialistes de Tambacounda encore debout, ne t’oublieront jamais. Sous les conseils éclairés du camarade Cheikh Abdoul Khadre CISSOKHO, le Secrétaire Général de l’Union Régionale, tous tes vœux et désirs exprimés dans ce monde, au niveau de l’Etat, du Parti Socialiste et de Benno seront pour nous des ordres jusqu’à l’extinction du soleil

Repose en Paix !

SYNA CISSOKHO

Président du conseil départemental De Tambacounda

Membre du haut conseil des collectivités territoriales

Membre du Comité Central du Parti Socialiste

Membre du Bureau Politique du Parti Socialiste

Membre du Secrétariat Exécutif du Parti Socialiste