CHÉRIF SALIF SY : « LA SOCIÉTÉ CIVILE AFRICAINE EST FINANCÉE PAR L’EXTÉRIEUR QUI ORIENTE LES ÉTUDES »

 

« Il y a une défiance entre la société civile africaine et les gouvernements » ! Ce constat est fait par l’économiste et non moins enseignant chercheur, Chérif Salif Sy, un des invités de l’émission LR du temps de ce dimanche sur Iradio (90.3). Pour lui, ceci est lié, à la manière dont la société civile est apparue.

La société civile, rappelle-t-il, a émergé sous l’ajustement structurel. Donc, elle a été quasiment montée d’une certaine pièce. « Lorsqu’on dit que moins d’Etat plus d’Etat vous décrédibilisez l’Etat, vous le disqualifiez », a fait remarquer l’économiste. Qui, par la même occasion, renseigne qu’il est en train de corriger une étude qui dit que près de 74% des ressources distribuées formellement dans les zones CFA sont le fait d’entités extérieures à ces pays. Ce qui, à ses yeux, est un problème. Ce, d’autant qu’il n’existe pas un Etat responsable qui ne soit adossé à un ou des « Tink-Tank » à qui il donne toute la liberté de la réflexion prospective et qu’il finance. « La société civile africaine est financée par l’extérieure qui oriente les études. Ce qui est un grand problème. Comment voulez-vous transformez l’Afrique quand ce sont les autres qui vous donnent des exigences d’écritures, qui vous paient vos billets d’avion. Il faut que nous soyons réalistes et que nous ayons le courage de dénoncer. Il n’y a pas d’association ou de société civile où l’on cotise », regrette-t-il pour le dénoncer.

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