
Durant ses derniers jours sur terre, Serigne Abdoul Aziz Sy al Amine avait fait de la libération de Khalifa Sall, une priorité. Le Khalife général des Tidianes s’en était ouvert au président Macky Sall, mais n’a pas pu avoir gain de cause. L’affaire était pendante devant la justice et une grâce ne pouvait être accordée à l’ancien maire de Dakar qu’une fois tous les recours épuisés. Mais tout est bien qui finit bien, dit l’adage. Khalifa Ababacar Sall a fini par recouvrer la liberté à la faveur d’une remise de peine totale dont il a bénéficié ce dimanche 29 septembre. Un grand soulagement pour les héritiers de Serigne Abdou, selon son fils Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy al Amine.
Dans un entretien accordé à Dakaractu, il fait savoir que leur défunt père leur avait « implicitement » recommandé de poursuivre les démarches pour qu’enfin Khalifa Sall quitte la prison de Rebeuss. «C’était un sacerdoce pour nous », confie Serigne Cheikh qui s’est aussi félicité des retrouvailles entre Wade et Macky Sall. Le guide religieux qui chapeaute le Cadre unitaire de l’Islam au Sénégal en attribue tout le mérite au Khalife général des mourides.
Il s’est prononcé par ailleurs sur le combat de tous les jours que mène le Cadre unitaire de l’Islam au Sénégal pour un dialogue inter-confrérique permanent. Un combat qui n’est pas sans écueils, reconnaît le marabout qui indexe l’ignorance et l’incapacité de discernement qui constituent les principales tares de certains membres des confréries.
Selon le chef religieux, la tolérance doit être de mise entre les membres des confréries dont regorge le Sénégal. « Mais si chacun prêche pour sa chapelle et dénigre les autres, on risque d’arriver à un point de non retour. L’heure est d’autant plus grave que les talibés se sont effacés dans le chapitre des bêtises pour céder leurs places à ceux qui étaient censés les guider. « Si c’est un talibé qui est coupable de dérive, c’est moins grave que lorsqu’il s’agit de son guide », regrette Serigne Cheikh.
Il interpelle l’Etat à prendre ses responsabilités. En quoi faisant ? Le président du Cadre unitaire de l’Islam invite l’autorité à d’abord réfléchir sur un statut qui devrait définir qui est qui et qui fait quoi dans la classe maraboutique. Une sorte de régulation des religieux pour que terme soit mis aux amalgames qui ont fini de jeter l’opprobre sur les guides religieux du Sénégal.