Der, comptes et mécomptes d’un financement « Fast-Track »

 

Lancée le 7 mars 2018, la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide (Der) a pour mission, entre autres, le financement direct et rapide des entrepreneurs. Plus d’un an après, la Der qui a déjà injecté plus de 10 milliards F Cfa, peine à se faire rembourser.

La Der vivrait les contrecoups de ses « légèretés » et autres « libéralités », d’un « mécanisme de financement prédestiné à échouer ». Hier, elle faisait le tour du pays pour être aux côtés de ses bénéficiaires, où qu’ils puissent être, pour leur octroyer des financements, aujourd’hui, elle refait le même circuit pour se faire rembourser. Selon Aminata Ly, la Der a financé en 2018 1 513 projets, pour un montant de 12, 7 milliards F Cfa et 106 578 bénéficiaires ont été impactés. Une belle ambition, fruit de beaucoup de manquements imposés par le cachet politique donné à ses financements. Source de toutes les imbrications, de tous les amalgames.

Pour montrer que le président de la République, Macky Sall ne vendait pas du vent, la Der a fonctionné avec une certaine célérité. Elle a fermé les yeux sur le mécanisme de financement, pour s’assurer de toutes les garanties de remboursement. Les dossiers sont traités en mode « fast track » et les financements décaissés. Des jeunes et des femmes sont financés à coups de millions. La Der n’a pas hésité à casser sa tirelire pour satisfaire ses demandeurs. Une client!le « politique », diront certains pourfendeurs du régime du Président Sall. L’argent public est prêté à la pelle. Beaucoup d’experts financiers commençaient à s’étonner de la légèreté avec laquelle la Der allait à la caisse.

Près d’un an après, le temps semble donner raison aux voix discordantes, à ces experts qui alertaient sur le financement non-maîtrisé de la Der. Aujourd’hui, la Der éprouve des difficultés pour se faire rembourser. Depuis quelques temps, son coordonnateur, Pape Amadou Sarr sillons le pays pour s’indigner du faible niveau de recouvrement. Pour inciter les bénéficiaires à rembourser, il fait même dans la menace et n’écarte pas d’aller en phase contentieuse, suivant la procédure de 4 P (Préfet-Police-Procureur-Prison). « Ceux qui ne rembourseront pas, nous les mettrons en phase contentieuse et les 4 P prendront le relais. Tout bénéficiaire de la Der est tenu de rembourser au centime près », menaçait Pape Amadou Sarr, à l’étape de Saint Louis. Les sorties de Pape Amadou Sarr ont poussé certains bénéficiaires de « mauvaise foi » à s’acquitter de leurs créances. Aminata Ly : « Nous avons noté une amélioration après le rappel des 4 P, qui sont du reste, partie intégrante du dispositif », qui a indiqué que échouer n’est pas une option. Selon elle, le modèle de la Der ne va pas connaître le même destin que les politiques de financements des Maitrisards sous Diouf, le fameux compte K2 du président Senghor et un Fnpj sous Wade.

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