Tambacounda: atelier d’information et de sensibilisation sur le projet Manantali II

« 1 milliards 400 millions cfa pour l’indemnisation des populations impactées »

Un atelier d’information et de sensibilisation sur le démarrage des travaux en « zones libres » du projet Manantali II s’est tenu dans la salle de délibération du Conseil Départemental de Tambacounda. Les préfets, sous-préfets, maires, chefs de villages, représentants des jeunes et des femmes  des localités impactées par les zones d’emprises ont participé à l’atelier. On a noté aussi les présences de Bounama Kanté , adjoint au maire de la commune de Tambacounda,  de Hubert Ndèye, Secrétaire Général du Conseil Départemental de Tambacounda, des membres de la mission de la SOGEM, porteuse du projet Manantali II, ainsi que des responsables de l’Inspection Régionale des Eaux et Forêts de Tambacounda.

Les grandes lignes du projet de construction de la ligne haute tension entre Kayes et Tambacounda ont été présentées, notamment dans son aspect environnemental, à travers le rapport d’activités du plan d’action de l’Inspection Régionale des Eaux et Forêts de Tambacounda, en partenariat avec la SOGEM (Société de Gestion de Manantali)

Pour Abdoul Aziz Fall, environnementaliste de la SOGEM, ce projet comprend plusieurs composantes y compris le renforcement interconnecté du réseau électrique de Manantali, car il ya le barrage de Félou qui a commencé à produire de l’électricité. L’année prochaine,  il est prévu de démarrer le barrage de Grima. Ces deux barrages vont venir compléter le barrage de Manantali.  C’est cette production assez importante qui doit être acheminée. M.Fall précise que le réseau existant est insuffisant.  C’est pourquoi dans Manantali II, le travail va consister à réaliser trois nouvelles lignes haute tension : la ligne Kayes-Tambacounda financée par la Banque Mondiale, la ligne Manantali-Bamako,financée par l’AFD et l’UE et la ligne Kayes-Kiffan (Mauritanie) dont on recherche le financement.

Abdou Aziz Fall informe que pour Kayes-Tambacounda, le projet a réussi à avoir une autorisation de la Banque Mondiale pour démarrer dans les  « zones libres », c’est-à-dire,dans les zones qui ne sont pas occupées par les populations. Cela va permettre d’aller très vite et de respecter les délais, c’est-à-dire, opérer la mise en service au mois de septembre prochain.

Il a indiqué que c’est un projet qui est financé à hauteur de 91millions d’euros par la Banque Mondiale et dans sa composante construction, il y a un reliquat qui se dégage qui va servir à renforcer cette ligne pour augmenter la capacité de transit de l’énergie dans les deux sens, à savoir Kayes vers le Sénégal et dans le cadre des futurs échanges d’énergie. Par ce qu’il est prévu de produire de l’énergie et de la vendre dans la sous-région. C’est donc dire que cette ligne va beaucoup apporter dans ce sens-là et va contribuer au développement économique du Sénégal.

Le projet a des impacts environnementaux et sociaux. Pour les impacts environnementaux, ce sont les quatre forêts classées qui vont être traversées par la ligne. Il y aura un déboisement fort qui va être opéré. Il est question non seulement de reboiser, mais d’aider à réhabiliter les forêts du Sénégal, d’aider à renforcer les capacités des services des Eaux et Forêts. C’est dans ce cadre qu’une convention a été signée avec les Eaux et Forêts du Sénégal pour un programme de 210 millions cfa dans le cadre du reboisement compensatoire. M.Fall ajoute qu’il y a aussi deux autres programmes qui vont être déroulés  sur l’autonomisation des femmes (activités génératrices de revenus), il y a aussi un programme de développement local en collaboration avec les communes traversées, et selon leurs besoins (poste de santé, salles de classes, etc…).

Concernant les aspects sociaux, c’est le plan d’accès de l’installation. Un cabinet en avait les études, et en termes d’indemnisation, la somme prévue est de 1 milliards 400 millions cfa pour compenser les populations et les aider à la restauration de leurs moyens d’existence, les accompagner dans leur vécu. Puisqu’il ne s’agit pas de dire « on vous a impactés, on vous a payés, c’est fini. Non, on va les accompagner puisqu’il y a un budget pour cela. Nous sommes heureux d’annoncer la nouvelle de l’accord de non objection obtenu de la Banque Mondiale. Un consultant est commis pour cela pour commencer le payement des indemnisations puisque nous avons un délai d’ici la fin de l’année pour la libération des emprises et commencer les travaux ».

Abdoul Aziz Fall conclut en affirmant que la SOGEM produit de l’électricité à  travers les barrages et la transporte vers les pays concernés, mais la distribution est faite par les sociétés d’électricité. Au Sénégal, c’est la SENELEC, au Mali c’est EDL, en Mauritanie c’est la SOMALEC. Cela est un autre programme entre les Etats. En plus, la SOGEM, dans le cadre de sa responsabilité sociétale, a mis à la disposition des Etats un fonds d’1 milliard cfa pour l’électrification, à charge pour eux de cibler les zones à pourvoir.

tambaactu1/