
Qui osera encore parler du troisième mandat parmi ceux qui sont titulaires de postes de responsabilité au sein du gouvernement Sall ? Les suicidaires ne devraient pas être par centaines.
Comme dans une armée mexicaine, l’Alliance Pour la République sombre, depuis 2012, à cause d’un désordre et d’une cacophonie indescriptibles. À côté du Président Macky Sall qui culmine au sommet et qui attend que tout le monde se taise pour parler, il y a ce peloton de militants composés de responsables et de coordonnateurs, tous leaders les uns autant que les autres. Personne n’est au-dessus de personne et chacun est libre de communiquer suivant ses humeurs et nonobstant les carences sur certains sujets. C’est dans cet univers ombrageux et brouillon que l’Apr a vogué, remportant, pourtant, une élection présidentielle.
Seulement, le Président à moult reprises, a supplié, ensuite demandé et enfin ordonné à ses collaborateurs de taire ce debat sur la troisième mandat, expliquant qu’il devrait être dépassé depuis belle lurette.
En effet, en avril 2015, alors qu’il était à Nioro à l’occasion du lancement des travaux de réhabilitation de la route Dinguiraye-Nioro-Keur Ayip, en termes clairs, il disait ce qui suit : ” Arrêtez d’en parler. Le débat commence à s’éterniser. Je veux que tous arrêtent ce débat et qu’on s’attelle au travail. “Dama beug nieup bayi coowli té dublu si ligeey bi. Dama xamul lu fi jarr coow.” C’est moi qui avais pris cet engagement. Et quand le moment de le mettre en œuvre viendra, on verra avec les spécialistes comment mettre cela en conformité avec la constitution. Après tout le monde pourra donner son opinion. Mais je veux qu’aujourd’hui, que tous les membres de l’Apr arrêtent de parler de cette question du mandat”. Nous étions à quelques encablures du référendum de mars 2016.
En Octobre 2017, juste après le référendum, le Président a réitéré ses propos au moment où le débat prenait de nouvelles proportions avec l’interprétation circonstanciée de l’article 27 de la nouvelle constitution. Il redit sans ambages ” Cest clairement écrit. Nul ne peut faire plus de 2 mandats consécutifs. Même ceux qui ne parlent pas français peuvent comprendre cela une fois cetre phrase traduite. Nous avions, il y a un an, engagé une réforme majeure de notre constitution par voie référendaire. Et justement, c’était pour arrêter le débat. Nous avions une majorité totalement qualifiée, mais nous avions choisi de consulter directement le peuple sur une réforme très sérieuse, très constructive, très consolidante de la constitution pour régler principalement la question de la durée et du nombre de mandats du président de la République ainsi que du mode d’élection. Et cette question a été définitivement fixée dans la constitution. D’ailleurs, en 2016, ce dont il était question, c’était moins le nombre de mandat que la durée. On devait passer du septennat au quinquennat bloqué. Et le nombre de mandat c’est réglé depuis très longtemps. C’était 2 mandats. Le nombre de mandats n’a pas été modifié. Pourquoi engager une discussion sur un débat de 2024, un débat qui n’a pas lieu d’être puisque je suis dans la logique de ne pas dépasser 2 mandats si le peuple sénégalais me fait confiance en 2019. Donc ce débat ne doit pas nous faire perdre du temps”. Et comme cela ne suffisait pas, parce que le débat était encore entretenu, il a formalisé l’interdiction de communiquer sur la question. Cette interdiction s’imposait, tout de même, à tous les membres de l’Apr nommés à des postes de responsabilité. Sory Kaba et Moustapha Diakhaté qui ont osé franchir le rubicon lors de leurs communications déroulées à travers des médias de la place, ont été défenestrés.
Pour le Président Macky Sall, ses troupes devraient être préoccupées par l’engagement qu’il a pris de faire émerger le Sénégal et non inonder les médias pour communiquer sur des sujets parfois non maîtrisés.
dakaractu/