Commune de Niani Toucouleur : absence de pistes rurales, manque d’eau, d’électricité, etc… le maire, les conseillers municipaux et les chefs de village tirent la sonnette d’alarme.

 

 

Dans la commune de Niani toucouleur, les populations et les élus locaux y voit de toutes les couleurs. La localité qui manque de tout ou presque leur a fait sortir de leur gong pour se faire entendre. Il n’y a pas de routes, l’eau et l’électricité y sont encore un luxe. Se soigner, relève du parcours du combattant car, les populations sont obligées parfois de rallier Ndialale, le village gambien situé à moins de trois kilomètres. Et c’est pourquoi, élus locaux, chefs de village, populations locales se retrouvées à Sillame, chef-lieu de la commune pour se faire entendre et dénoncer la situation.

Le mot émergence n’existe certainement pas dans le vocabulaire de ces populations à dominante agriculteurs et éleveurs. Cette commune  du département de Tambacounda dans l’arrondissement de Makacolibantan ploie vraiment sous le poids des milles et une difficultés qui plombent son développement. Située à moins de 30km du village chef-lieu de l’arrondissement (Makacolibantan) et à une centaine de kilomètres de la capitale régionale (Tambacounda ), les populations y vivent dans des conditions quasi moyennageuses. Il y manque de tout ou presque. Les commodités les plus élémentaires y sont encore un luxe. Le maire, Seydou Ba, la voix étreinte, a listé les manquements dans sa commune. “Ici, nous sommes fatigués”, a-t-il fulminé, pointant du doigt les programmes de l’état comme le Pudc, le PUMA et autres, qu’ils accusent de n’y avoir rien réalisé. Parler d’émergence dans cette contrée, equivaudrait à atteindre à l’honorabilite des populations, a fulminé un habitant. Il n’y a pas de pistes encore moins de route. Vous l’avez vous même constaté en venant dans la commune, s’étrangle-t-il, en s’adressant à la presse. Depuis l’avènement de la mise en oeuvre des terres neuves, aucune piste n’a été réhabilitée encore moins créée dans la zone. C’est sur des pistes cahoteuses que s’effectuent les voyages, se sont désolées les populations. Pour moins de trente kilomètres, il faut banalement 70 voire 80 mn pour les parcourir. C’est ahurissant, a rugi, l’edile de la commune. Pis, ajoutera, le maire, l’eau courante et l’électricité  n’y existent pas. Aucun des 36 villages n’est électrifiés. De l’eau courante, il n’y en a que dans quelques grands centres. Les populations continuent de s’approvisionner au puits. Et c’est pourquoi les maladies hydriques  sont légion dans la commune. Les populations et les animaux s’abreuvent à la même source. Au même moment, se soigner relève du parcours du combattant. Il n’y a qu’un seul poste de santé pour les 16 mille âmes. Un anonyme se lèvera de la foule pour dire que le poste n’existe que de nom car, il n’y a que des comprimés, rugira-t-il. Nous ne sommes pas considérés par les autorités, a ajouté, atterré  l’homme. Du côté des femmes, la situation semble moins ressentie, a expliqué le maire. Elles ont assez souvent, reçu des matériels d’allegement de leurs travaux. Il y a été envoyé dans la commune par moment, des marmites, des moulins à mil, des decortiqueuses, entre autres matériels. Seulement, la recherche de l’eau demeure le goulot d’étranglement, en plus du manque de formation et de financements pour pouvoir développer des Agr.

Toutefois, du côté de l’etat-civil, il y est noté des avancées remarquables, ont reconnu les chefs de village. Leur porte-parole a souligné que plusieurs milliers de personnes se sont vues dotées de pièce d’etat-civil et cela, grâce au maire Seydou Ba. Il a, à plusieurs reprises organisé des audiences foraines qui ont permis d’enroler tout le monde. Autre réalisation et pas des moindres du maire, les chefs de village soulignent le forage de puits. Sachant qu’il n’y a pas de forages dans les localités, le maire a creusé beaucoup de puits dans plusieurs villages pour atténuer la souffrance des populations, se sont-ils réjouis. Au niveau des écoles, des salles de classe sont construites, de même que le poste de santé qui a aussi été doté d’une ambulance. Des motos ont aussi été données aux agents et conseillers municipaux pour mieux effectuer les déplacements.

La seule chose qui reste c’est le soutien de l’état pour qu’enfin, il y ait émergence à Niani toucouleur, ont imploré avec insistance les chefs de village. Et cela passera d’abord, clame le maire, par la construction et la réhabilitation des pistes rurales pour faciliter les déplacements des populations et l’accès à la commune, par l’électrification des grands centres et surtout l’adduction d’eau, entres autres priorités. En attendant, elles vont devoir garder patience et continuer à supporter les dures conditions de vie dans la contrée.

Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /