SUICIDE D’UN POLICIER À SANDAGA : GABRIEL BASSE SOUFFRAIT DE TROUBLES PSYCHIQUES

 

Rond-point Sandaga. Le panorama est identique en cette période de fin d’année. L’endroit grouille de monde. Les vendeurs à la sauvette, se faufilant entre les voitures, proposent leurs marchandises aux acheteurs et aux passants. Ils les hèlent en essayant de les convaincre à acheter un article. Des policiers règlent la circulation qui est très dense en cette période de la journée du mercredi 11 décembre 2019. Il n’y a rien qui renseigne qu’un drame invraisemblable vient de s’y produire. Mais, c’est l’un des policiers trouvés sur place qui confirme la triste nouvelle. « Les faits se sont déroulés, ici. Mais l’éthique et la déontologie ne nous permettent pas de nous prononcer. Rapprochez-vous des commerçants, peut-être, ils vous en diront plus », a indiqué le policier, tranquillement assis au bord de son véhicule en prenant des notes sur un carnet.

L’agent policier réclamait un couteau à un taximan

A Sandaga, la réticence est de mise. Difficile d’avoir un témoignage. Les commerçants, quoi que les faits se soient déroulés sous leurs yeux, refusent de piper mot. « Je n’étais pas là au moment des faits, demandez aux autres » ! C’est réponse servie par tous les vendeurs interpellés. C’est un peu en face du centre commercial « Touba Sandaga » que nous avons rencontré finalement Aliou Ba qui a accepté de témoigner.

« Le gars était à bord d’un taxi pour rallier Guédiawaye. Et, selon le taximan, il lui a finalement demandé de le déposer au rond-point Sandaga. A leur arrivée sur les lieux, le policier a demandé au taximan s’il n’avait pas un couteau. Ce dernier lui a répondu par la négative avant de lui réclamer le prix du transport. Mais, le policier insistait pour avoir un couteau. C’est sur ces entrefaites que le taximan est allé s’en ouvrir aux autres policiers qui géraient la circulation. Mais avant que ces derniers n’arrivent, l’irréparable s’est produit. L’agent de police s’est procuré une paire de ciseaux auprès des tailleurs et a commencé à se donner des coups. Le sang gicle de partout. Il a perdu beaucoup de sang avant de s’écrouler. Il est mort avant même l’arrivée des secours », raconte Aliou Ba.

Tenancière d’un kiosque PMU qui se trouve à quelques pas du lieu du drame, Marie Diouf est abattue par la scène à laquelle elle a assisté. « C’est la première fois que je vois une telle chose. Ce sont les parieurs qui m’ont alerté. Le gars a perdu beaucoup de sang avant de rendre l’âme. Les policiers l’ont couvert avec le deuxième pagne que j’avais sur moi. C’est un bel homme, très jeune. Je ne sais pas ce qui l’a poussé à commettre un tel acte mais, c’est triste », soutient-elle, chagrinée.

Issu de la 44e promotion, il venait d’être affecté à la compagnie de la circulation

En effet, selon nos sources, dix minutes après les faits, la police scientifique, alertée, a fait une descente sur le lieu du drame. Elle a fait les constats d’usage avant de nettoyer toutes les traces de sang. Le taxi, abord duquel se trouvait le défunt, est stationné en face des cantines jouxtant le rond-point. Et, le chauffeur a été conduit au commissariat central pour être auditionné.

Nos mêmes sources informent que le policier s’appelle Gabriel Basse et souffrirait de troubles psychiques. Ce dernier venait d’être affecté à la compagnie de la circulation du commissariat central de Dakar. Il est sorti de l’école il y a 1 an. Il est de la 44e promotion. Le corps du défunt a été transporté dans un hôpital de la place. Une autopsie sera faite pour les besoins de l’enquête.

emedia