Tambacounda: La campagne de commercialisation de l’arachide a du plomb dans les ailes.

 

Jamais campagne de commercialisation de l’arachide n’a suscité autant d’inquiétude chez les producteurs de la région de Tambacounda que celle en cours. Il y a des contrées du département de Tambacounda où les productions ne sont pas des meilleures, les prix planchers pratiqués posent problème tout comme les factures dues aux opérateurs semenciers.

C’est encore le bêchage dans pas mal de zones de production d’arachide dans la région de Tambacounda, même si tout le matériel nécessaire est bien mis en place dans les points de collecte. La campagne de commercialisation est officiellement lancée mais elle peine à être effective et bien huilée.

Dans des contrées comme celles de Koussanar, Sinthiou Malem, Koulor et Goudiry où il y avait un déficit pluviométrie, les productions attendues seront loin d’être atteintes, sinon, soutiendra le directeur régional du développement rural, “partout ailleurs dans la région l’on s’attend aux mêmes niveaux de production que l’année dernière”. Si l’on en croit Papa Banda Dièye, l’un des plus gros opérateurs de la région, du reste président de l’union régionale des coopératives agricoles, “la forte concurrence du circuit informel et les factures impayées des opérateurs semenciers risquent fort de plomber la présente campagne si des mesures urgentes ne sont pas prises”. Il avertira, « si jamais l’on ne rend pas les points de collecte opérationnels et ne revoit pas à la hausse le prix carreau-usine, les usines vont baisser les rideaux car ne trouveront aucune graine, du moins les quantités nécessaires ». Sous ce rapport, poursuivra-t-il, « cette fermeture d’usines aura indubitablement des conséquences sur les emplois et même l’approvisionnement du marché en huile”. Pour S.D, un spécialiste du monde rural que nous avons contacté, “les opérateurs semenciers ayant fourni à temps les semences attendent encore d’entrer dans leurs fonds. Si cela tarde, comment auront-ils la chance d’acheter des graines qui commencent à emprunter des circuits informels à 250 FCFA le kilogramme”, s’est-il interrogé.

Comme alternative à cette situation, des producteurs de la région invitent les pouvoirs publics centraux à organiser dans les meilleurs délais des concertations avec toutes les parties prenantes, histoire de passer en revue toutes ces contraintes majeures et de les transcender au plus vite, en pensant d’abord à sécuriser les semences, car demain fera jour.

Boubacar Dembo TAMBA / www.tambacounda.info /