Le président Macky Sall continue ainsi de faire durer le suspens sur sa candidature à la prochaine présidentielle. Pour l’analyste politique, Momar Diongue, deux cas de mesure se posent pour l’actuel chef de l’Etat. Soit il bascule le pays dans le chaos, soit il sera sanctionné comme Wade par le peuple.
« Le problème du pays est l’incohérence du président de la République même dans ses réponses. Il dit que quelque soit la réponse qu’il va donner, le débat ne sera pas clôt sur sa possible candidature. Ce qu’il fallait lui rétorquer, est que le débat est beaucoup plus ouvert et agité en absence de réponse. C’est à ce niveau que le Sénégal a de réel problème », a indigné Momar Diongue.
Le sort de Wade qui guette Macky
« Je suis de ceux qui pensent que le président Macky Sall aurait intérêt à ne pas faire du forcing pour un troisième candidature pour une raison bien simple. On a vu le cas de Me Wade. Cela lui a mal pris le fait de vouloir un troisième mandat, même si la constitution avait laissé une brèche pour que sa candidature soit possible, à vouloir se renier par rapport à la promesse qu’il avait faite de faire deux mandats », conseille-t-il au président Macky Sall.
Protections de ses arrières
Le Conseil constitutionnel, rappelle-t-il, avait validé la candidature de Me Wade mais les urnes l’avaient sanctionné. Or, ce qui est plus important pour un président en exercice dans nos pays, est de protéger ses arrières, d’avoir ensuite un contrôle de la situation.
Obligation d’un dauphin
A en croire le journaliste, Macky Sall aura intérêt à ne faire du troisième mandat en travaillant à avoir un dauphin. « Il lui permet d’avoir le contrôle et une maîtrise sur qui sera son successeur. Et s’il décide de faire un forcing pour un troisième mandant, il y a deux cas de mesure possible. Soit le pays bascule dans le chaos, soit la population va le sanctionner comme Abdoulaye Wade. Et à partir de ce moment, il n’aura plus de prise et de maîtrise sur celui qui va lui succéder. »
En revanche soutient-il, si l’actuel président prépare un dauphin en lui faisant bénéficier de son coefficient personnel et des moyens de l’Etat avec toutes les chances que celui-ci puisse triompher et que le passage de témoin se fasse avec quelqu’un de son propre camp.
Les locales et les Législatives
Ce qui peut-être un scénario pour Macky Sall parce qu’explique -t-il, deux échéances profilent à l’horizon. D’abord les Locales en mars 2021, mais aussi et surtout les Législatives qui offrent au président la possibilité de prendre quelqu’un de son camp et d’en faire le chef de troupe de Benno Bokk Yakaar. Afin de lui permettre de sillonner le pays de rencontrer et de convaincre les Sénégalais.
Un véritable candidat
« Un test éminemment important pour celui-là. Parce que s’il s’avère que ce chef de troupe gagnerait avec les troupes de BBY. Ce qui veut dire qu’il aura confirmé sa légitimité par rapport à ses alliés, ses partisans de l’Apr et une bonne franche de l’opinion. A partir de là, il aura un profil assez intéressant qui lui permettra d’ici à 2024 de peaufiner pour en faire un véritable candidat », laisse-t-il entendre.
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