RASSEMBLEMENT À BANJUL POUR LE RETOUR DE JAMMEH

 

Ils étaient des milliers de partisans de l’Alliance Patriotique pour la Réorientation et la Construction (APRC) à se rassembler, à la périphérie de la capitale gambienne, hier jeudi, 16 janvier, pour réclamer le retour de leur mentor Yahya Jammeh.

Pour cette formation politique, trois ans après la chute, suivie du départ en exil de celui qui dirigea la Gambie d’une main de fer pendant 22 ans, il est temps qu’il rentre au bercail. Au début rejetée par la police, l’autorisation de marche n’a été accordée qu’à la dernière minute. Mais même autorisée, la marche n’a pas eu lieu comme prévue. Ce qui n’a pas découragé les milliers de partisans qui ont répondu présents.

Vuvuzela à la bouche, vêtue d’un boubou vert à l’effigie de Yahya Jammeh, visage marqué par les rayons du soleil, du haut de ses 70 printemps, mère Sagar Sagna, proche de la famille de l’ex-président gambien est plus nostalgique que jamais du règne de celui qu’elle appelle affectueusement son fils. Elle fait partie de ceux qui ont été bien servis sous Jammeh. Aujourd’hui, elle ne nourrit qu’un rêve : le retour au pouvoir de l’ex-homme fort de Banjul et c’est pour plusieurs raisons. « Nous ne voulons qu’une seule chose : c’est le retour de notre leader, Yahay Jammeh. Son absence commence à être pesante. Qu’il revienne au pouvoir. Nous en avons assez de la cherté de la vie et de la misère ambiante alors que sous son régime c’était l’abondance », regrette-t-elle avec un brin de nostalgie.

Comme cette septuagénaire, ils étaient des milliers à se rassembler dans un axe stratégique de la banlieue de Banjul pour réclamer ce qu’il considère être un dû pour leur mentor politique.

C’est le cas d’Aicha Camara, 25 ans, pancarte en mains, manifeste pour le retour de son champion. « Nous sommes là pour appeler au respect du protocole qui accorde à Jammeh le droit de revenir quand il veut et qui préserve ses biens et avoirs, se plaît-elle à rappeler. Le gouvernement gambien et ses partenaires sont signataires de cet accord. Pour nous, il reste toujours en vigueur. Notre leader s’est exilé pour le bien du pays. »

Avant la tenue de ce rassemblement, Jammeh en personne a été entendu dans un enregistrement audio encourageant la manifestation pour réclamer son retour. Alors s’agit-il d’une nostalgie du pouvoir ou d’opportunisme ? Yancouba Coly, le mobilisateur national du parti lève tout équivoque : « Bien sûr qu’il n’y a pas mieux chez soi. Jammeh ne s’en cache pas. La Gambie lui manque ».

A noter que ce rassemblement a suscité une grosse polémique à travers le pays. Beaucoup y voient une moquerie à l’endroit des victimes du régime de l’ancien parti au pouvoir qui, d’ailleurs, envisagent de se faire entendre le 23 prochain.

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