Macky Sall primé en Corée du Sud

 

Le Sénégal encore à l’honneur sur la scène internationale. Une fois de plus, c’est son engagement résolu en faveur de la paix et de la bonne gouvernance, deux piliers du Plan Sénégal émergent (Pse), qui vaut à Macky Sall le «Prix Sunhak 2020 pour la Paix». Ce qui va pleinement profiter aux Fonds pour la Paix de l’Union africaine à qui le Président de la République a décidé d’offrir les 300 millions de FCfa qui accompagnent le prix.

Le 1er février, le Président de la République se rendra en Corée du Sud pour y recevoir le «Prix Sunhak 2020 pour la Paix» qui lui avait été décerné en octobre dernier par l’Ong qui l’a institué, la Fédération pour la paix universelle (Fpu) dirigée par la Coréenne Hak Ja Han Moon, veuve de Sun Myung Moon, père fondateur de la FPU et d’un empire financier tentaculaire, religieux très influent un peu partout en Occident, particulièrement aux Etats-Unis.
Cette puissante Ong à vocation internationale dotée du statut consultatif à l’Onu, avec des relais dans plusieurs pays, œuvre dans la promotion de la paix et les actions humanitaires.

Quid de la Fpu et du Fppua ?

Seulement, avant d’aller en Corée du Sud, Macky Sall, reconnu par la Fpu comme un modèle de bonne gouvernance et partisan déterminé de la paix, informe avoir renoncé au bénéfice de l’enveloppe financière conséquente qui accompagne ce prix : 300 millions de FCfa, qu’il va verser intégralement au Fonds pour la Paix de l’Union africaine. Un acte panafricaniste de très haute portée. Informée, l’Ua enverra un représentant à Séoul pour recevoir le chèque à la cérémonie de remise du prix.
Déjà, en janvier 2018, lors de son premier sommet tenu en Afrique, la Fpu avait décerné à Macky Sall le «Prix du Leadership et de la Bonne Gouvernance» en reconnaissance d’une vie au service de l’idéal de la paix dans le monde. Un prix doté d’une enveloppe de 50 millions de FCfa que le Président avait offert au Centre Talibou Dabo et au Village SOS.
Resté inerte un quart de siècle après sa création, le Fonds pour la Paix de l’Ua (Fppua) a été réactivé fin 2018 au sommet extraordinaire d’Addis Abeba. Son objectif : permettre à l’Ua, sans recourir aux donateurs, de financer rapidement ses initiatives pour la paix en Afrique, hors opérations de maintien de la paix ou de reconstruction des États, mais, des actions préventives pas coûteuses, comme les missions d’information ou de médiation.

Pourquoi Macky Sall ?

Sur 86 postulants issus de 49 pays, la Fpu a porté son choix sur le Président sénégalais, non sans raisons. Le 05 octobre 2019, à l’annonce de la nouvelle à Nagoya, au Japon, le vice-président de Fpu-Afrique du Sud et responsable des Relations publiques et des médias, l’ivoirien Mamadou Gaye, disait à l’envoyé spécial de l’Aps : «Macky Sall a été choisi par le comité pour magnifier ses efforts pour la bonne gouvernance, pour maintenir la stabilité politique, sociale du Sénégal qu’il veut rendre émergent à travers divers projets importants.»
Avant Macky Sall, la Fpu avait primé le Docteur Akinwumi Ayodeji Adesina, patron de la Banque africaine de développement (Bad), et le mannequin somalien, Waris Dirie, qui lutte contre les mutilations génitales féminines.

«Ce qui m’effraie, c’est le silence des bons»

En janvier 2018, la Fpu choisissait Dakar pour organiser son premier sommet en Afrique ouvert par le Président de la République qui y délivra un discours marquant. Citant Martin Luther King, le Président Macky Sall disait : «Ce qui m’effraie, ce n’est pas l’oppression des méchants mais le silence des bons». Il fit un vibrant plaidoyer pour la paix et la coexistence pacifique entre les religions.

Il disait : «Rien, en effet, n’est plus dommageable à la paix que le silence, la passivité, l’ignorance et la résignation. Juifs, chrétiens, musulmans et adeptes des autres religions, ce qui nous unit, c’est d’abord notre humanité, au-delà de toute forme d’identification religieuse, philosophique, culturelle, idéologique ou autre. C’est ce qui justifie notre rassemblement en ces lieux. Le Sénégal qui vous accueille est un pays où 95% de musulmans vivent depuis toujours en parfaite intelligence avec leurs compatriotes chrétiens et de religion traditionnelle. Ici, sous un même toit, les uns se lèvent pour aller à la mosquée et les autres à l’église. Voilà ce qui explique que Léopold Sédar Senghor, de confession chrétienne, premier Président du Sénégal indépendant, a pu être au pouvoir pendant deux décennies, avec le soutien majoritaire de ses concitoyens, sans considérations religieuses et ethniques. Cette symbiose que nous partageons sans doute avec chacun de vous, est mise à mal aujourd’hui, non seulement par la guerre, mais aussi par les turpitudes du fanatisme, de l’ignorance et de l’arrogance. Pourtant, dans une remarquable continuité, l’ordre divin à la source des trois religions révélées dont se réclament des milliards d’individus à travers le monde exalte le caractère sacré de la vie humaine.»

lesoleil.sn/