
A la fin de leur mission de consultation, les Administrateurs de la Banque africaine de développement (Bad) décernent un satisfecit au Sénégal par rapport au climat des affaires ainsi qu’à l’exécution des projets comme le Train express régional et l’Aéroport international Blaise Diagne où l’institution est directement impliquée. Toutefois, elle invite le Sénégal à veiller « sur le niveau d’endettement jugé soutenable ».
Les Administrateurs de la Banque africaine de développement (Bad) ont livré, hier, à Dakar, lors d’une conférence de presse marquant la fin de leur mission, leurs impressions sur les projets financés par l’institution financière au Sénégal.
Parmi ces projets, le Train express régional (Ter) pour lequel le Sénégal a bénéficié d’un prêt de 120 milliards de FCfa, avec un taux de décaissement évalué à 57 %. Il y a aussi l’Aéroport international Blaise Diagne financé par la Bad à hauteur de 77 millions d’euros (50 milliards de FCfa) entièrement décaissés, sans oublier une ferme agricole à Fatick. Le rapporteur et porte-parole de la mission, Saïd Maherzi, a décrit un pays en net progression qui suscite la satisfaction de la banque partenaire. « Nous avons été émus et impressionnés par ce que nous avons vu. Le Sénégal est bien perçu par l’organisation et nous sommes fiers d’avoir accompagné l’État dans ses politique », a-t-il soutenu. La mission de la Bad dit avoir constaté, durant son séjour, un pays avec une volonté d’aller de l’avant, à travers des réformes, et qui travaille pour une meilleure gestion de ses finances publiques. À cela s’ajoutent, d’après M. Maherzi, des politiques d’élargissement des revenus du pays. La mission porte également un regard positif sur l’environnement des affaires. Pour étayer ses propos, l’Administrateur de la Bad a qualifié « d’excellentes » les 60 places gagnées par le Sénégal dans le classement Doing Business ces quatre et cinq dernières années. L’autre « satisfaction » de la Banque, selon un autre des Administrateurs, est la jeunesse qui, à son avis, est « ambitieuse, dévouée et travailleuse ».
D’autres critères motivent la « note positive » de la Bad. Au total, la situation du pays est actuellement « très bonne surtout avec un taux de croissance de 6,5 % ces cinq dernières années », a noté Saïd Maherzi. À l’en croire, ce résultat est le fruit d’une stabilité et d’une maîtrise des indicateurs budgétaires. « Les perspectives sont bonnes au Sénégal », a-t-il ainsi assuré.
En dépit de ces points positifs, la Banque africaine de développement estime qu’il y a des défis à relever. Pour M. Maherzi, le Sénégal qui est passé d’un endettement faible à modéré doit maintenir ce niveau jugé « soutenable », pour ne pas faire face à des difficultés dans la mise en œuvre de la deuxième phase du Plan Sénégal émergent (Pse). Le Sénégal est également invité à accroître la mobilisation des recettes internes et à davantage professionnaliser les secteurs informels, pour plus de rentabilité dans maints domaines d’activités. Toujours parmi les défis, l’Administrateur de la Bad considère qu’il y a lieu de veiller à une plus grande efficacité des dépenses publiques.
Demba DIENG / lesoleil.sn /