[VIDÉO]-BOUN DIONNE : « C’EST À LA COUR DES COMPTES D’EXIGER LA CONVOCATION DES COUPABLES »

 

Dans un long entretien accordé au groupe Emedia, Mahammad Boun Abdallah Dionne se prononce sur les questions brûlantes de l’actualité, entre autres, la publication des rapports de la Cour des comptes. Morceaux choisis.

Parlons économie. Cela fait un an que le président exerce son second mandat. Comment va le Sénégal, selon vous ?

« Alors je disais qu’en démocratie, il faut savoir s’arrêter pour trouver le mouvement. Et j’étais en train de dire que le chef de l’Etat, depuis 2012, a mis notre Sénégal en mouvement. Et pour s’en convaincre, on s’est arrêté en 2019, selon l’agenda démocratique et républicain, et le peuple a été consulté. Et qu’est-ce qu’en a dit le peuple ? C’était une question référendaire : on continue avec Macky Sall ? Ou on le remercie et il rentre chez lui ? Le peuple lui a reconfirmé sa confiance à plus de 58,27%. Voilà la constante, c’est cela la donnée de départ. Donc, le peuple en redemande, et s’est exprimé de manière satisfaisante par rapport à ce que Macky Sall a fait de 2012 à 2019. On en a été très fier, je ne vous le cache pas. Nous qui sommes ses principaux collaborateurs autour de lui, et qui contribuons, à ses côtés, à la réalisation de ses résultats. Depuis lors, qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi il a été réélu ? Le bilan, un bilan quoi que l’on dise, j’entends certains dire c’est bien de manger mais ce n’est pas suffisant, la démocratie … Mais sur tous les tableaux : le PSE, c’est la transformation structurelle de l’économie mais c’est aussi c’est l’axe 3, entre le 3 et le 1, le 2 cherche l’inclusion sociale, l’inclusivité de la croissance. Mais c’est aussi l’axe 3, la gouvernance et la démocratie.

Je prends juste un exemple, ces jours-ci, on parle beaucoup des rapports de la Cour des comptes : ‘’il parait que derrière il y a une volonté de ne pas appliquer les recommandations de ces rapports ? Comment ça marche ? La Cour des comptes fait un rapport global, mais il y a des rapports par structure contrôlée, et dans ces rapports, s’il y a des manquements, il n’y a pas besoin de commission puisque la Cour va dire telle personne, ce comptable ici ou ce directeur d’agence doit être traduit en justice selon le cas ou en cour de discipline financière. Et le lendemain, c’est fait. Donc, je prends le cas d’une commune ou d’une agence. Si la Cour des comptes, elle-même, ne demande pas que ce dirigeant soit traduit en cour de discipline financière, ou devant le Procureur général, mais je veux dire si rien ne fermente, la fermentation n’a pas de sens. »


Sauf qu’ici on a dit que le président veut noyer le poisson en créant une commission. Est-ce qu’il y a aujourd’hui des décisions déjà prises ou à prendre en l’encontre de ceux qui ont été épinglés ?

« Moi-même, je suis membre de cette commission. Le président a mis en place une commission, c’est les axes de progrès. Parce qu’un audit, c’est des sanctions, et celles-ci sont établies de manière extrêmement claire : c’est monsieur X ou madame X qui occupe telle fonction, il faut traduire cette personne en justice ou devant la cour de discipline financière. Et le lendemain, il s’agit d’écrire pour demander au Procureur général près la Cour des comptes d’activer ses cours de discipline financière. Et c’est tous les jours que les fonctionnaires y défilent. »