
Bernie Sanders n’abandonne pas: le sénateur «socialiste» a annoncé mercredi qu’il restait en lice pour l’investiture démocrate en dépit d’une série de revers face à Joe Biden, grand favori pour affronter Donald Trump lors de la présidentielle de novembre. Après de nouvelles cuisantes défaites mardi soir lors des primaires, en particulier dans le Michigan, la figure de proue de la gauche américaine a donc finalement décidé de poursuivre l’aventure, au moins pour l’heure. «Nous gagnons le débat générationnel», a lancé, combatif, «Bernie», 78 ans, depuis sa ville de Burlington, dans l’Etat du Vermont. Il a insisté sur les très bons scores qu’il enregistre auprès des jeunes Américains.
Together, we are going to build a nation based on justice and dignity for all. Join us live in Burlington for an update on our campaign: https://t.co/YHgbl3vlMe
— Bernie Sanders (@BernieSanders) March 11, 2020
Débat dimanche
Si le sénateur a sur, comme il y a quatre ans, électriser les foules autour de ses promesses d’assurance-maladie universelle et d’études gratuites, il n’a pas réussi à transformer l’essai et en particulier à susciter l’adhésion auprès des Afro-Américains, un électorat-clé pour les démocrates.
Les deux candidats septuagénaires se retrouveront donc dimanche pour un débat dans l’Arizona. Après une série de victoires, dans le Mississippi, le Missouri, l’Idaho, et le Michigan, Joe Biden, 77 ans, est désormais en très bonne position pour porter les couleurs du parti démocrate lors du scrutin du 3 novembre.
Maigre consolation dans cette soirée, Bernie Sanders a remporté le Dakota du Nord, Etat qui n’attribue qu’un petit nombre de délégués dans la course à l’investiture démocrate. Les deux candidats sont au coude à coude dans l’Etat de Washington (32,7% pour Bernie Sanders, 32,5% pour Joe Biden), selon les résultats publiés par le site RealClearPolitics après le dépouillement de deux tiers des votes.
Risques de division
Les jours à venir s’annoncent périlleux pour le parti démocrate, hanté par le souvenir de 2016 où l’acrimonie entre les équipes de M. Sanders et d’Hillary Clinton lui avait coûté cher.
Bernie Sanders se retirera-t-il de la course dans les semaines à venir pour amorcer un rapprochement? Joe Biden saura-t-il trouver les mots pour séduire les électeurs de son rival – souvent jeunes – qui déplorent son manque d’audace? Reprendra-t-il à son compte des mesures – fortes ou symboliques – mises en avant par le sénateur ?
Pour Julian Zelizer, professeur d’histoire à l’université de Princeton, les deux septuagénaires devront faire un pas l’un vers l’autre. «Oui, il sera crucial que Sanders mobilise sa base électorale derrière le candidat. Mais Biden devra faire un geste envers le mouvement enthousiaste de Sanders. Cela demandera des efforts réciproques», soulignait-il sur Twitter.
Certaines personnalités, telles que l’étoile montante démocrate Alexandria Ocasio-Cortez, soutien actif de «Bernie», pourraient jouer un rôle d’intermédiaire.
Main tendue
Mardi soir, Joe Biden avait tendu la main à son adversaire, louant l’«énergie» et la «passion» de ses partisans. «Nous avons le même but et ensemble, nous battrons Donald Trump, nous rassemblerons ce pays».
L’ancien vice-président a confirmé sa capacité à s’imposer très largement dans le sud des Etats-Unis. Mais sa large avance dans un bastion industriel du Midwest comme le Michigan est aussi encourageante pour les démocrates qui espèrent s’y imposer en novembre face à Donald Trump.
Après plus de 35 ans comme sénateur et huit ans à la Maison Blanche, Joe Biden, connu pour ses gaffes à répétition et ses faux-pas, devra cependant faire taire les interrogations sur son état de santé. Car Donald Trump a déjà prévenu: il l’attaquera sans relâche sur ce thème.
Impact du coronavirus ?
Une autre inconnue pèse sur le long marathon électoral à venir: l’évolution de l’épidémie de coronavirus aux Etats-Unis. Par mesure de précaution, Joe Biden et Bernie Sanders ont dû annuler leurs meetings prévus mardi soir dans l’Ohio.
L’équipe de Donald Trump, qui a jusqu’ici plutôt minimisé la menace, a de son côté annoncé un rassemblement le 19 mars dans le Wisconsin.
(nxp/ats)