Coronavirus en France: Apeurés, ils chassent leur nouvelle voisine infirmière

 

Tout est parti du geste bienveillant d’un Parisien prénommé Olivier. Touché par l’appel à la solidarité d’un hôpital proche de chez lui, le Français a pris l’initiative de loger une infirmière dans un logement vide de son immeuble. «J’habite dans un petit bâtiment de huit copropriétés et dans lequel deux appartements sont vides», a-t-il expliqué à France Inter. Avant d’accomplir cette bonne action, Olivier avait bien entendu obtenu le feu vert des propriétaires de ces deux logements inoccupés. Rapidement, l’hôpital Tenon a contacté Olivier et les propriétaires des appartements. «On nous a proposé de recevoir une infirmière qui arrivait le lendemain de Vancouver», explique le Parisien. Pensant se comporter en bon voisin, l’homme a annoncé à la copropriété qu’une infirmière venant renforcer les effectifs du personnel soignant allait venir s’installer dans l’immeuble. Cette nouvelle a très mal passé auprès de deux familles, «deux couples plutôt âgés soutenus par leurs enfants», écrit France Inter.

«Nous ne souhaitons pas prendre ce risque»

«On m’a rétorqué que j’aurais dû leur demander leur accord, que cette façon de procéder n’était pas acceptable, que je n’étais pas le seul dans cet immeuble et que ce comportement était égoïste», raconte Olivier. L’habitant a même reçu un e-mail sans équivoque: «Nous ne souhaitons pas prendre ce risque pour notre famille et le reste des habitants.» Fustigé, le Parisien a été contraint de demander à l’infirmière, qui avait déjà pris ses quartiers, de bien vouloir quitter les lieux.

Heureusement, un voisin d’Olivier a trouvé une autre solution de logement pour l’infirmière. «Quand je l’ai vue me rendre les clés, j’ai réalisé qu’on la mettait dehors et que ce n’était pas possible, que c’était une honte», déplore-t-il. Aujourd’hui, Olivier regrette d’avoir informé la copropriété de la venue de cette personne. Il compte bien proposer à nouveau ces appartements à des membres du personnel soignant qui en auraient besoin. «Ces personnes ont des peurs irrationnelles, elles ont vu un lien direct entre elle, l’hôpital, le virus et notre immeuble. Ça va laisser des traces», conclut-il.

(joc)