Iran: un ex-agent du FBI est mort en détention

 

L’Américain Robert Levinson, agent du FBI à la retraite disparu dans des circonstances mystérieuses en 2007 en Iran, est «mort alors qu’il était détenu» par les autorités iraniennes, a annoncé mercredi sa famille. Le président des États-Unis Donald Trump n’a pas formellement confirmé son décès, mais a laissé entendre qu’il était probable. «Ils ne nous ont pas dit qu’il était mort, mais beaucoup de gens pensent que c’est le cas», a-t-il affirmé, se disant «désolé». Il a reconnu que les informations n’étaient «pas encourageantes». «Il était malade depuis des années», a-t-il aussi souligné, parlant de lui au passé et reconnaissant avoir échoué à le ramener aux États-Unis.

Son décès, s’il est confirmé officiellement, risque d’envenimer plus encore les relations déjà extrêmement tendues entre les États-Unis et la République islamique. «Nous avons récemment reçu des informations de la part de responsables américains qui les ont conduit, ainsi que nous, à conclure que notre merveilleux mari et père est mort alors qu’il était détenu par les autorités iraniennes», a déclaré la famille dans un communiqué.

Avant le Covid-19

Sans être en mesure de donner les causes ni la date du décès de celui qui a souvent été présenté comme l’otage le plus ancien de l’histoire américaine, la famille a seulement estimé qu’il était survenu avant l’épidémie de Covid-19.

La semaine dernière, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait réclamé à Téhéran de «libérer immédiatement» tous les ressortissants américains face à la menace du coronavirus dans ses prisons. «Nous demandons également au régime d’honorer son engagement à travailler avec les États-Unis pour parvenir au retour de Robert Levinson», avait-il notamment insisté.

L’administration de Donald Trump, qui a fait de la libération de ses ressortissants «otages» ou «injustement détenus» à l’étranger une priorité, avait plusieurs fois affiché sa détermination à «localiser» Bob Levinson pour qu’il «puisse rentrer».

Auparavant, début 2016, l’administration précédente de Barack Obama avait affirmé qu’elle pensait que Robert Levinson n’était plus en Iran. Une récompense de cinq millions de dollars avait été annoncée pour toute information qui aurait pu conduire à sa localisation et à son retour aux États-Unis.

«Abandonné»

«Il est impossible de décrire notre chagrin», a dit sa famille, qui avait plusieurs fois alerté sur le diabète et l’hypertension dont souffrait ce père de sept enfants, qui aurait eu 72 ans ce mois-ci. «Sans les actes cruels et sans coeur du régime iranien, Robert Levinson serait en vie et à la maison avec nous aujourd’hui», a-t-elle ajouté, soulignant avoir «attendu des réponses durant 13 ans», sans aucun contact. Elle a aussi accusé les autorités iraniennes d’avoir «menti au monde pendant tout ce temps» en assurant ne pas savoir ce qui était arrivé à cet ex-agent du FBI.

Les responsables iraniens avaient plusieurs fois affirmé qu’il avait quitté le pays et qu’ils ne disposaient d’aucune information à son sujet. «Ils ont enlevé un ressortissant étranger et l’ont privé de ses droits fondamentaux, son sang est sur leurs mains», a accusé la famille, s’en prenant également à «ceux qui, au sein du gouvernement américain, l’ont abandonné pendant tant d’années».

Elle a néanmoins remercié le président Trump pour ses efforts. Washington a toujours affirmé que Bob Levinson n’oeuvrait pas pour le gouvernement américain au moment de sa disparition en mars 2007, évoquant un simple «voyage d’affaires». Il était alors déjà retraité du FBI depuis une dizaine d’années, sur l’île de Kish, dans le Golfe. Mais selon le «Washington Post», il travaillait pour la CIA et devait rencontrer un informateur au sujet du programme nucléaire iranien.

(nxp/afp)