
Tandis que l’épidémie de coronavirus continue de faire des ravages aux Etats-Unis, les détenus participent à l’inhumation des morts. Une vidéo réalisée par un drone survolant Hart Island – le plus grand cimetière de la ville de New York – montre plusieurs cercueils en bois alignés dans des fosses communes, et des prisonniers s’activer tout autour, sous supervision policière. En voix-off, un détenu raconte son travail sur cette île et indique qu’il purge une peine de six mois à Rikers Island pour avoir désobéi à une ordonnance du tribunal avant sa libération le 18 février.
Vincent Mingalone explique que la prison ne fait appel aux détenus pour enterrer des cercueils que le jeudi. Selon lui, le nombre de dépouilles varie de 11 à 24 corps par voyage. Sa mission consiste à décharger les cercueils du camion, à écrire le nom du défunt sur l’extérieur de la boîte et à cartographier la parcelle. Il doit ensuite remettre le corps à trois détenus, qui le transmettent à trois autres prisonniers «à l’intérieur de la fosse». Les cercueils sont déposés dans la tombe par piles de trois, avant d’être recouverts de sable et de terre. Puis, «nous quittons la fosse jusqu’à l’enterrement de la semaine suivante».
«Fiers de ce que nous faisons»
Melinda Hunt, présidente du conseil d’administration du Hart Island Project, a confirmé au «New York Post» que 23 corps avaient été enterrés le jeudi 2 avril. «Nous sommes fiers de ce que nous faisons et nous savons que nous sommes les seuls à être là pour ces gens (…) Tout ce que nous connaissons, c’est le nom (du défunt) et la date du décès, mais nous nous demandons toujours si cette personne nous servait du café, si elle était concierge dans un immeuble ou ce qu’elle faisait dans la vie pour finir par se retrouver seule ici», confie Vincent Mingalore dans la vidéo.
Selon plusieurs médias, les prisonniers sont payés 6 dollars de l’heure pour effectuer les enterrements et reçoivent un équipement de protection. L’offre est faite aux prisonniers condamnés et non à ceux en attente de leur procès. À l’origine de cette vidéo, le Hart Island Projet a diffusé ces images afin d’encourager le public à visiter l’île, devenu un parc accessible au public en novembre dernier. «L’île de Hart est un endroit magnifique et les enterrements sont menés avec respect. Je ne pense pas que les New-Yorkais devraient craindre les enterrements de Hart Island», a assuré Melinda Hunt.
(joc)