
La tuerie, qui a fait au moins 18 morts au Canada dans la nuit de samedi à dimanche, est la pire qu’a connue ce pays, rarement confronté à des actes d’une telle violence. Gabriel W. a été tué lors de son arrestation dimanche en fin de matinée. Le Canada a retenu son souffle pendant douze heures lors de la folle escapade de ce quinquagénaire et pleure maintenant la mort de 18 personnes. Une vidéo amateur montre l’arrestation sanglante du forcené. «Ils ont le tueur», s’exclame l’homme qui assiste, de loin, à la dernière fusillade.C’est lors de celle-ci qu’une policière, Heidi Stevenson, 23 ans d’ancienneté et mère de deux enfants, a été tuée. Un autre agent a a été blessé lors de l’intervention.
Les différentes victimes ne semblent pas avoir de lien avec le tireur. Une infirmière, Heather O’Brien, a ainsi été abattue. «Un monstre a tué ma mère aujourd’hui», écrit la fille de cette femme sur Facebook. Des rumeurs non confirmées par la police font état de la mort d’une ex-partenaire de Gabriel W. et de son nouveau petit ami.
La tuerie a commencé samedi en fin de soirée dans la petite commune rurale de Portapique, une bourgade d’une centaine d’âmes à environ 130 kilomètres de la capitale Halifax. Plusieurs victimes ont été découvertes devant et à l’intérieur d’une maison où la police avait été appelée après des signalements de coups de feu.
L’auteur présumé de ces meurtres avait pris la fuite à l’arrivée de la police, déclenchant une vaste chasse à l’homme. Les habitants de la région, déjà confinés par l’épidémie de coronavirus, ont été priés de s’enfermer chez eux par les autorités. L’homme en fuite est «armé et dangereux», avait prévenu la police, conseillant même aux habitants de se réfugier si possible dans leur sous-sol. Gabriel W. a été tué lors de son arrestation dimanche en fin de matinée. L’homme a tué au moins 18 personnes.
Le tireur était propriétaire d’un cabinet d’orthodontie à Dartsmouth, près de Halifax. Les gens qui le connaissaient sont choqués. Dans l’annuaire de son lycée, datant de 1986, Gabriel W. est décrit comme casse-cou, sportif, adepte de la moto et n’aimant pas «le froid et les cours d’anglais», écrit The Chronicle Herald. Un commentaire dans ce document résonne bizarrement après cette tuerie. Un camarade de classe expliquait à l’époque qu’il l’imaginait bien faire carrière dans la police: «L’avenir de Gabriel pourrait être de devenir officier de la Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale).» Ce sont ces forces de l’ordre qui l’ont finalement abattu à l’issue de sa cavale meurtrière.
Une présentatrice de télévision canadienne, Candy Palmater, explique qu’elle s’était liée d’amitié avec le tireur à l’université: «Je savais depuis le début que ce gars avait besoin d’un ami, alors je me suis liée d’amitié avec lui.» Ils ont partagé leur amour pour les Pink Floyd et les motos. Elle dit avoir toujours senti que Gabriel W. n’était pas très à l’aise dans sa peau. «Il y avait toujours quelque chose de triste chez Gabriel», raconte-t-elle aujourd’hui tout en se disant choquée par la nouvelle de cette tuerie.
Ses anciens clients sont tout aussi surpris. «Il était fou mais dans le bon sens du terme», commente un homme interrogé par la presse locale. Les raisons qui ont poussé le quinquagénaire dans sa folie meurtrière restent obscures. Les autorités canadiennes ne fournissent actuellement aucune information sur ce point.
(cga/afp/20 minutes