Coronavirus en Chine: «Personne ne se fâcherait s’il s’agissait d’un accident»

 

Accident ou fuite de laboratoire, bioterrorisme, les hypothèses sur l’origine du SRAS-CoV-2, virus à l’origine de la maladie Covid-19 qui a fait près de 300.000 morts en près de cinq mois dans le monde, se multiplient. «Nous devrions être autorisés, et les scientifiques chinois devraient être autorisés à étudier l’origine de la maladie», assure le célèbre épidémiologiste américain Larry Brilliant, qui, il y a quelques années, a été l’un des conseillers techniques des réalisateurs du long-métrage de fiction Contagion. «Je dirais à mes amis chinois qu’il est dans leur intérêt de découvrir où se trouvaient les premiers cas, et d’être radicalement transparents», souligne-t-il, lors d’un entretien à l’AFP.

Le consensus de la communauté scientifique est que le virus n’a pas été créé par l’homme, mais certains appellent à faire la lumière sur son origine et sur sa transmission à l’homme. Les Etats-Unis et l’Australie réclament une enquête internationale, mais Pékin s’y oppose, malgré les appels du pied de l’Organisation mondiale de la santé.

Les soupçons de Washington se portent de plus en plus sur un éventuel accident de laboratoire à l’Institut de virologie chinois de Wuhan, qui aurait permis à un coronavirus d’origine naturelle de contaminer des humains.

«Personne ne se fâcherait s’il s’agissait d’un accident» ou s’il était avéré que le virus circulait depuis plusieurs mois dans le reste de la Chine, avant qu’il ne soit signalé en décembre à Wuhan, juge Larry Brilliant, crédité d’un rôle majeur dans l’action menée par l’OMS pour éradiquer la variole.

L’expert, qui a dirigé pendant des années l’organisme chapeautant les activités caritatives de Google, pointe en revanche le comportement «suspect» de Pékin, l’invitant à faire taire les «rumeurs» en faisant toute la lumière dès à présent.

AFP