Rokia Traoré de retour au Mali malgré une interdiction de quitter la France

 

Placée sous contrôle judiciaire fin mars avec interdiction de quitter le territoire français, la chanteuse franco-malienne a rejoint Bamako par avion privé.

La chanteuse franco-malienne a rejoint le Mali en violation d’une interdiction émise par la justice française qui devait la remettre à la Belgique dans le cadre d’une procédure liée à la garde de sa fille, a indiqué dimanche son avocat. « C’est une mère aux abois qui a peur qu’on lui arrache son enfant, c’est pour ça qu’elle est partie au Mali, où elle habite », a expliqué à l’AFP Me Kenneth Feliho.

Dans un texte intitulé « Je ne suis pas une terroriste », l’artiste a expliqué les raisons de son acte sur les réseaux sociaux : « Je suis choquée que puisse être utilisé ainsi contre moi le mandat d’arrêt européen comme méthode de chantage prenant en otage ma carrière internationale dans une affaire qui aurait dû trouver une solution par le système judiciaire malien, car s’agissant de la sécurité et l’épanouissement d’une enfant citoyenne malienne vivant au Mali ». Elle a précisé qu’elle avait pu quitter la France, par avion privé, « en vertu de la protection que [lui] confère [son] passeport diplomatique malien ». « Six heures après, j’étais à Bamako chez moi auprès de mes enfants », a-t-elle ajouté.

En mars, elle avait été incarcérée en raison d’un mandat d’arrêt européen émis par la justice belge. Elle avait été mise en examen pour « enlèvement, séquestration et prise d’otage », à la suite du non-respect d’un jugement rendu fin juin 2019 qui exigeait la remise de sa fille de 5 ans à son père belge, dont elle est séparée. Selon son avocat, une décision de la justice malienne a accordé à la chanteuse la garde de sa fille.

Mandat d’arrêt

L’artiste avait été interpellée à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle le 10 mars dernier, en vue de sa remise aux autorités belges. Elle avait alors entamé une grève de la faim, justifiant ses refus par des accusations d’attouchements visant son ex-compagnon : accusations qu’il nie, et qui ont été classées sans suite en Belgique. Deux autres plaintes ont été déposées en France, et au Mali.

Auteur : Jeune Afrique