Christian Samra, directeur de Batiplus, sous contrôle judiciaire

 

 

Le scandale supposé de 2,8 milliards de FCfa à la société Batiplus, une filière du groupe Fares suit son chemin. Christian Samra, directeur de Batiplus, a été inculpé, hier lundi, par le Doyen des juges d’instruction du tribunal de grande instance de Dakar, Samba Sall. Mais, il a bénéficié d’un contrôle judiciaire, contrairement à Rachelle Sleyvaty, la comptable, incarcérée depuis le 24 mars 2020.

16 heures 11 minutes. Christian Samra, directeur de Batiplus, sort du bureau du juge  du premier cabinet d’instruction du tribunal de grande instance de Dakar. Flanqué de ses deux avocats, il franchit la porte du cabinet d’instruction du Doyen des juges du tribunal de grande instance de Dakar. De cette même porte, Rachelle Sleyvaty, comptable de ladite société accusée d’avoir dérobé près de 3 milliards Francs Cfa, est sortie le 24 mars 2020, escortée de gardes pénitentiaires, la fameuse fiche verte, devenue son ticket d’entrée en prison, à la main.

Elle est poursuivie pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux en écritures de commerce, abus de confiance et blanchiment de capitaux. Hier lundi, Christian Samra n’a pas ressenti l’angoisse de la dame, après son premier face à face avec le magistrat Samba Sall. Alors qu’il venait lui aussi d’être inculpé d’association de malfaiteurs, de faux et usage de faux (Fuf) en écritures de commerce, d’abus de confiance et de blanchiment de capitaux par le juge d’instruction. Convoqué par le juge dans ce scandale de 2,8 milliards de Francs Cfa à la société Batiplus, une filière du groupe Fares, l’homme en chemise bleue de nuit assortie d’un pantalon bleu ciel, a été placé sous contrôle judiciaire. Il est retourné chez lui, mais avec l’interdiction de sortir du territoire national sans l’autorisation du magistrat instructeur. Pour s’assurer que ladite mesure n’est pas violée, le juge a intimé à Christian Samra de venir, chaque dernier vendredi du mois, apposer sa signature au registre du cabinet.

Le procureur de la République avait demandé au Doyen des Juges d’instruction, d’instruire contre Samra et X, pour abus de confiance avec la plainte de Batiplus, mais aussi pour blanchiment suite aux révélations de la fille (Rachelle) devant les enquêteurs. Seulement, la demande du procureur de la République de placer le boss de Batiplus sous mandat de dépôt n’est pas suivie par le Doyen des juges qui a le dernier mot. Mais, il pourra entrer dans le fond du dossier avec le patron de Batiplus qui, hier lundi, a juste nié les faits à lui reprochés. L’audience de première comparution qui permet au mis en cause de faire une déclaration, Christian Samra n’en a cependant pas. Ses avocats et le juge n’ayant pas le droit de lui poser des questions, n’en ont pas formulé. Le jour de l’audition au fond, tous les acteurs de cette affaire s’expliqueront.

Le 30 avril dernier, Rachelle avait encore nié les faits.

Si le fond n’est pas encore touché par Christian Samra, il l’est par Rachelle Sleyvaty depuis le 30 Avril. Le Doyen des juges, qui n’était pas dans les dispositions d’entendre la mise en cause dont les avocats voulaient introduire une demande de mise en liberté provisoire, a été substitué par son collègue du 8ème cabinet. Qui a écouté la mise en cause nier, une fois de plus, les graves accusations portées à son encontre. Ce scandale à milliards remonte à deux ans, lorsque Rachelle Sleylaty revient de Paris, après ses études en gestion. Son père, André, fier de sa princesse, la présente à son «oncle» Christian Samra, directeur général de Batiplus qui la recrute et lui confie la gérance du coffre-fort de l’entreprise.

Elle n’avait que 22 ans. Malgré son jeune âge, elle devient la gardienne de cette manne d’argent et la responsable des mouvements dudit coffre. Seulement, l’envol de son avenir est vite freiné. Deux ans après son entrée à Batiplus, la demoiselle est accusée d’avoir dérobé près de 3 milliards Francs Cfa. Une accusation qu’elle a toujours niée depuis son audition dans les locaux de la Section de Recherches de la gendarmerie de Colobane. Les pandores, après des jours de garde à vue, la défère au parquet du procureur de la République du tribunal de grande instance de Dakar. Qui, dans son réquisitoire introductif, a demandé l’inculpation de la mise en cause pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux en écriture de commerce, abus de confiance et blanchiment de capitaux.

T.Marie Louise N. Cissé