Une attaque djihadiste fait des dizaines de morts au Nigeria

 

Les combattants du groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) ont tué mardi 59 personnes lors d’une attaque contre un village d’éleveurs dans le nord-est du Nigeria, ont déclaré à l’AFP des miliciens locaux et un responsable local.

Les assaillants ont attaqué le village de Felo, dans le district de Gubio (État du Borno), vers 14h00 GMT (16h00 en Suisse), faisant 59 morts parmi les habitants, selon le chef de la milice anti-djihadiste Babakura Kolo, dont le bilan a été confirmé par un autre milicien et un chef local.

Certains assaillants tués

«Cinquante-neuf corps ont été retrouvés lors de l’attaque», a déclaré Babakura Kolo. «Certains ont été abattus et d’autres ont été écrasés» par les véhicules de djihadistes». Cette attaque a été menée en représailles à l’assassinat de combattants djihadistes par la milice d’autodéfense locale qui protégeait le bétail du village contre le vol, a déclaré à l’AFP un chef local du village. «Nous avons perdu 59 proches en si peu de temps», a-t-il confirmé sous couvert d’anonymat.

Le vol de bétail à répétition avait incité les habitants à former une milice pour sécuriser leur village, a déclaré un autre milicien, Ibrahim Liman, qui a fait état du même bilan de 59 victimes. Les miliciens ont «chassé les insurgés» dans la brousse, tuant certains d’entre eux dans des échanges de feu, a-t-il expliqué. Gubio, située à 80 kilomètres de la capitale régionale Maiduguri, a été à plusieurs reprises la cible des djihadistes d’ISWAP, faction dissidente de Boko Haram, qui a fait scission en 2016.

Amnesty accuse des soldats sahéliens de «semer la terreur» dans les villages

Amnesty International accuse des soldats des armées de trois pays du Sahel de «semer la terreur» dans les villages où ils ont causé la mort ou la disparition de près de 200 personnes en quelques mois. Au Burkina Faso, au Mali et au Niger, «des soldats sèment la terreur et commettent des tueries dans des villages sous couvert d’opérations antiterroristes», écrit l’organisation de défense des droits humains dans un document publié dans la nuit de mardi à mercredi.
Cette mise en cause rejoint les nombreuses dénonciations d’exactions imputées aux armées de ces trois pays engagées dans le combat contre les djihadistes. Entre février et avril, au moins 57 villageois ont été victimes de meurtres et 142 autres ont disparu entre les mains de soldats des armées régulières, selon l’ONG.

(ATS/NXP)