Docteur en Sociologie de l’environnement, Aoua Bocar LY Tall, ne mâche pas ses mots, abordant la fumeuse question du bradage du littoral. Dans cet de l’entretien qu’elle a accordé à Emedia.sn, site du groupe Emedia Invest, l’auteure du livre « De la Reine de SABA à Michelle OBAMA, Africaines héroïnes d’hier et d’aujourd’hui : à la lumière de l’œuvre de Cheikh Anta DIOP » demande de situer les responsabilités afin de sévir. Extraits
« Je ne peux pas cautionner cela surtout que je suis environnementaliste. Ma thèse, c’était sur l’impact des barrages hydro-électriques de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) sur les populations. Aujourd’hui, sur les changements climatiques, et avec la dégradation de l’environnement, c’est scandaleux d’essayer de brader le littoral. C’est de l’inconscience. Il y a certains citoyens sénégalais dont le seul but, c’est de s’enrichir. Mais qu’est-ce qu’ils font avec ces richesses ? S’ils meurent demain, ils ne partiront qu’avec sept mètres de percale (linceul). Pourquoi alors amasser autant ? Pourquoi porter préjudice à toute une nation pour des intérêts égoïstes ? Je ne peux pas comprendre ça. C’est mettre en jeu la survie des gens parce qu’avec ces constructions quand l’eau viendra, elle pourra prendre tout Dakar. »
L’EXEMPLE DU CANADA
« Moi, j’ai vu le phénomène au Canada où des gens avaient construit des villas résidentielles très chères près d’un lac juste pour faire les VIP mais il y a eu des inondations, avec des eaux qui ont envahi des maisons qui coûtait des milliards. Les gens ont encore reconstruit. L’année dernière, il y a eu ces envahissements-là au point que le gouvernement du Québec a dit non on va légiférer pour que cela ne passe plus. On doit quand même partir de certains exemples qui se passent ailleurs pour tirer des leçons. Quand cela se passe ici au Sénégal, dans le Sahel, je trouve que c’est scandaleux, et il faut arrêter cela. »
MESURES À PRENDRE
« J’espère que le président prendra des mesures assez radicales pour mettre fin à cela. A mon avis, on doit les détruire pour montrer qu’on ne permettra plus cela. Ceux qui se sont permis de donner des terrains à ces niveaux-là sur le littoral, ils doivent être punis. Je crois qu’il faudrait arrêter de négocier. Quand une personne met (en danger) la vie de toute une population, la vie des générations présentes et futures, on doit la punir sévèrement. »
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