
«Passionné d’ornithologie, j’ai été surpris vendredi en rentrant à midi de l’école de voir un gros rapace dans le ciel qui ressemblait à un vautour fauve. Heureusement que j’avais pris mon appareil photo et j’ai pu immortaliser son vol», nous raconte Nathan Gut, un écolier morgien de 12 ans en nous envoyant ses clichés. Bien vu! «Il s’agit effectivement d’un vautour fauve. Sa présence est sporadique chez nous», confirme Patrick Deleury, garde-faune.
Selon les statistiques de la Station ornithologique suisse de Sempach (vogelwart.ch), sa présence en Suisse a fortement augmenté dans la dernière décennie. «L’espèce est observée de plus en plus souvent en Suisse. Notamment dans la région de Gstaad (BE) ou du lac Noir (FR) où plusieurs dizaines d’individus passent l’été chaque année, cela depuis quatre ou cinq ans», indique l’ornithologue Gilbert Rochat.
Transit par la plaine du Rhône
Ce dernier précise que 90% des vautours fauves vivent en Espagne mais qu’ils ont tendance à quitter ce pays depuis que les nouvelles normes européennes obligent d’incinérer les bêtes mortes, ce qui les prive d’une bonne part de leur nourriture. Ils remontent donc en Europe pour chercher des nouveaux territoires.
«La majorité des vautours observés en Suisse proviennent de France voisine où ils ont été réintroduits, dans le Vercors, le Tarn ou encore les Baronnies. Ils transitent surtout par la plaine du Rhône mais de rares individus sont observés ailleurs sur le plateau», conclut-il.