Généraux confédérés: Le chef d’état-major veut rebaptiser les bases militaires

 

 

Le chef d’état-major américain, le général Mark Milley, a publiquement plaidé jeudi pour un changement de nom des bases militaires américaines honorant des généraux confédérés, une idée à laquelle le président Donald Trump est opposé.

Dix bases de l’armée de terre, toutes situées dans le sud du pays, portent le nom d’anciens militaires sudistes de la guerre de Sécession, qui a déchiré les États-Unis de 1861 à 1865 principalement autour de la question de l’esclavage. Après la mort fin mai de George Floyd, un homme noir tué lors de son arrestation par un policier blanc, des voix se sont élevées pour rebaptiser ces bases.

Ce sont des décisions «politiques» qui ont conduit à baptiser ces bases militaires et il faudra de nouveau des décisions politiques pour les rebaptiser, a noté le général Milley devant une commission du Congrès. «Ce qui concerne l’armée, c’est le caractère clivant» de ces noms, a-t-il ajouté, rappelant que l’armée américaine est l’une des institutions où les minorités sont les plus représentées. Dans l’armée de terre, à laquelle appartiennent toutes ces bases, la proportion de militaires noirs est de plus de 20%, voire 30% dans certaines unités, a souligné le général Milley.

Trahison

«Ces jeunes soldats qui vont sur une base comme Fort Hood, Fort Bragg ou autre (…) peuvent se rappeler que ce général a combattu» pour un système «qui a pu tenir l’un de leurs ancêtres en esclavage», a-t-il dit. «Nous devons nous pencher sérieusement sur les symboles: les drapeaux confédérés, les statues et les bases», a ajouté le général, qui a eu des mots très durs pour les généraux sudistes. La guerre de Sécession «était un acte de rébellion, c’était un acte de trahison contre l’Union et contre le drapeau américain, contre la Constitution», a-t-il dit. «Ces officiers ont trahi».

La plus grande base militaire du pays, Fort Bragg, en Caroline du Nord, porte le nom d’un ancien général de l’armée sécessionniste, Braxton Bragg, qui est surtout connu pour avoir perdu la grande bataille de Chattanooga en 1863. Celle de Fort Hood, au Texas, a été nommée en l’honneur du général John Bell Hood, connu pour avoir subi de multiples défaites sur le champ de bataille, pour lesquelles, selon les historiens, il avait tendance à accuser ses subordonnés.

Lorsque le chef du Pentagone Mark Esper s’était dit début juin «ouvert» à l’idée de renommer ces bases, Donald Trump avait souligné que ces bases faisaient désormais partie de «l’héritage américain» et martelé que son gouvernement n’étudierait «même pas» cette éventualité.

(AFP/NXP)