Hong Kong: Perquisitions policières juste avant des primaires de l’opposition

 

Cette perquisition, qui a eu lieu vendredi soir à la veille des primaires organisées ce week-end, intervient alors que la Chine a promulgué le 30 juin une loi draconienne sur la sécurité nationale, imposée à Hong Kong après des mois de manifestations massives l’an dernier. Robert Chung, président du Public Opinion Research Institute (PORI), un institut indépendant d’études d’opinion, a expliqué aux journalistes que des policiers ont recopié des fichiers à partir des ordinateurs.

La police a indiqué avoir agi après des informations selon lesquelles les ordinateurs de PORI avaient subi une intrusion entraînant une fuite illégale de données personnelles. M. Chung a assuré avoir obtenu un «engagement verbal» de la police de ne pas utiliser d’informations non liées à cette fuite présumée.

PORI a aidé le camp pro-démocratie à organiser les primaires qui désigneront des candidats aux élections du Conseil législatif prévues le 6 septembre. M. Chung a assuré que le système de vote était sécurisé et que les opérations étaient légales et transparentes. «Les élections primaires sont une approche pacifique, rationnelle et non-violente pour exprimer l’opinion publique», a-t-il déclaré.

Files d’attente

Un ex-député pro-démocratie, Au Nok-hin, qui a aidé à organiser le scrutin, a estimé pour sa part que la police cherchait à interférer dans les activités de l’opposition. «Cet incident est très vraisemblablement lié aux primaires et vise à créer un effet dissuasif», a-t-il dit dans un communiqué.

De longues files d’attente étaient visibles dans plusieurs quartiers devant les bureaux de vote pour ces primaires, ouverts samedi à partir de midi. PORI organise régulièrement des sondages d’opinion sur la popularité des dirigeants et de la police qui ont montré une chute de la confiance envers eux depuis les manifestations. Sa dernière étude en date, publiée vendredi, montre que 61% des personnes interrogées pensent que Hong Kong n’est plus une «ville libre» depuis l’entrée en vigueur la semaine dernière de la nouvelle loi sur la sécurité nationale.

Cette loi vise à y réprimer la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères, en réponse au mouvement de contestation visant depuis l’an dernier dans ce territoire semi-autonome le pouvoir central. Elle constitue le changement le plus radical pour Hong Kong depuis sa rétrocession par le Royaume-Uni à la Chine en 1997. Les militants pro-démocratie y redoutent une érosion sans précédent des libertés et de l’autonomie accordée à l’ancienne colonie britannique.

(AFPE)