«On est un jour férié, je me balade avec mon épouse et vous m’interpellez»

 

 

Emmanuel Macron a été interpellé par des Gilets jaunes mardi soir au sujet des violences policières, alors qu’il se promenait dans le jardin des Tuileries avec son épouse, l’un d’eux lui demandant de «virer la Brav» (brigades de répression de l’action violente).

Une vidéo postée sur la page Facebook «Gilets Jaunes Infos» montre plusieurs personnes qui, en l’apercevant, se mettent à chanter «On est là» – l’air de ralliement des Gilets jaunes –, scandent «Macron démission» et «Tu vas virer».

«On tombe sur la bête noire»

Celui qui filme, et que les gardes du corps tentent d’éloigner, s’exclame avec stupéfaction: «C’est incroyable, on tombe sur la bête noire». Le petit groupe de Gilets jaunes se met à suivre le couple présidentiel, couvrant par ses huées les appels au calme du président.

«T’inquiète je vais pas lui faire du mal. J’ai même pas envie. Je lui ferai mal avec mon bulletin en 2022», lance l’auteur de la vidéo au personnel de la sécurité du président français. Celui se décide finalement à venir leur parler.

«Y en a chez vous qui sont violents»

«Pourquoi vous avez remis la Brav, c’est des violents», lui crie l’homme qui filme, en ajoutant «vous êtes mon employé», ce à quoi Emmanuel Macron répond: «C’est pas le président de la République qui fait ça» et «Y en a chez vous qui sont violents».

«On est un jour férié, je me balade avec mon épouse et vous m’interpellez», regrette le président français. Les Brav, des unités à moto, ont été remises en service pour intervenir lors des manifestations des Gilets jaunes.

«Soyez cool», demande Macron en souriant, ce qui détend l’atmosphère. «On a respiré du gaz à mort y a une heure», répond l’homme qui filme, allusion sans doute à la manifestation parisienne pour l’hôpital marquée par des heurts avec les forces de l’odre.

«Les gens, ils en ont marre des samedis»

«Vous n’êtes pas des modèles de respect non plus», lui réplique Emmanuel Macron. «Les gens, ils en ont marre des samedis», poursuit-il. «Mais vous savez qu’il y a des problèmes», rétorque le Gilet jaune, qui cite «le pouvoir d’achat, la justice fiscale», mais aussi l’affaire Balkany et la réforme des retraites.

«Le sentiment d’injustice, je l’entends», argumente le chef de l’Etat. Visiblement ravi d’avoir pu parler à Macron, le Gilet jaune le remercie et s’écrie «j’arrive même pas à le maudire». «Tant mieux!», lui répond le président français.

«Détestation»

Dans son interview accordée mardi à midi Emmanuel Macron a reconnu dans son interview mardi midi être l’objet d’une «détestation» par certains, alimentée selon lui par ses «maladresses». Dans la journée, deux personnes ont été brièvement interpellées pour «survol d’une zone interdite» après avoir lâché en l’air des ballons sur lesquels était accrochée une banderole anti-Macron.

afp/joc