GAMBIE: PORT DU MASQUE OBLIGATOIRE – UNE MESURE SALUÉE PAR L’OPINION

 

Avant de lever l’état d’urgence, le gouvernement gambien a rendu le port du masque obligatoire. Une mesure certes jugée « tardive » mais « louable » par l’opinion. Longtemps épargnée, les cas explosent en Gambie. Au cours de ce week-end, le pays a recensé le record de contaminations cas-avec une centaine de cas- dont 90% sont des cas contacts et issus de la transmission communautaire. Amende pour les récalcitrants, 500 dalasi, soit près 6000 FCFA. Avec le port obligatoire du masque, les Gambiens espèrent freiner la transmission communautaire.

Nous sommes en milieu d’après-midi dans une gare de taxis collectifs située en haute banlieue de Banjul. Pour tuer le temps, les taximen de la gare qui ont vu leurs revenus baisser comme peau de chagrin s’adonnent au jeu de dames. La plupart ne portent pas de masque comme Aladhi Ndiaye qui réclame des mesures d’accompagnement comme préalable. « C’est comme si on disait aux gens d’être chausser de la même façon, compare-t-il. On ne sait pas si tout le monde a les moyens pour s’acheter tous des masques. Certes ce n’est pas cher mais les temps sont durs. Qu’on en distribue aux plus démunis au moins ».

Même s’il approuve la mesure, il la trouve un peu tardive, vu la vitesse de propagation du virus. « On ne devait pas attendre que les cas explosent pour prendre cette mesure, estime-t-il. Le gouvernement aurait dû y penser plus tôt. Il y a eu une longue période de relâchement. C’est pour notre salut cette mesure ».

Décor tout autre à quelques kilomètres, au grand marché de Serrekunda qui grouille de monde à quelques jours de la Tabaski. Ici, les masques sont visibles sur les visages mais la distanciation physique n’est pas du tout respectée. Trouvé au détour d’une ruelle noire de monde, Tapha Gueye, sénégalais établi ici, exhorte les gens à faire preuve de responsabilité. « Il nous faut une prise de conscience à la hauteur de la gravité de la situation même si ce n’est pas évident tout temps de porter le masque. Parfois c’est étouffant mais c’est pour notre bien. C’est encore plus dur de souffrir de cette maladie ».
Les cas explosent en Gambie. Le pays a enregistré ce weekend le record de contaminations – avec une centaine de cas recensés-alors que jusque-là le pays était peu touché.

De notre correspondant en Gambie, Amadou BARRY/Emediasn