Colombie: la justice ordonne l’arrestation de l’ancien président Alvaro Uribe

 

La Cour suprême a ordonné mardi 4 août l’arrestation de l’ex-président Alvaro Uribe Vélez, soupçonné de subornation de témoins et fraude, soit une première dans l’histoire du pays sud-américain et les réactions ne manquent pas. Malgré le confinement obligatoire dû au coronavirus, des rassemblements dans tout le pays ont été organisés. Encore très influent dix ans après la fin de son mandat, l’actuel sénateur a été assigné à résidence.

Avec notre correspondante à Medellin, Najet Benrabaa

C’est Alvaro Uribe lui-même qui s’est chargé d’annoncer la nouvelle sur son compte Twitter. L’ex-président colombien a publié ces mots : « Cette privation de liberté me cause une grande peine, notamment pour ma femme et ma famille ainsi que pour les Colombiens qui croient encore que j’ai fait quelque chose de bon pour ce pays ».

Actuellement sénateur, Alvaro Uribe a été président de la Colombie de 2002-2010, représentant la droite dure. Il fait l’objet de plusieurs enquêtes depuis des années, notamment des soupçons de subornation d’un témoin, ce qui a poussé la Cour suprême à prononcer son assignation à résidence. Le témoin en question s’appelle Juan Guillermo Monsalve, un ancien militaire qui accuse Alvaro Uribe d’être mêlé à la création d’un groupe paramilitaire de la région d’Antioquia.

L’actuel président Ivan Duque, dont Uribe est considéré comme le mentor, a déclaré croire « en l’innocence et en l’honorabilité de celui qui par son exemple a gagné une place dans l’histoire de la Colombie », en soulignant son « amitié avec Alvaro Uribe ».

Ce soutien s’est aussi exprimé dans les rues notamment à Medellin avec des rassemblements appelant à la libération de l’ex-président.

RFI