Bulgarie: La nouvelle constitution refusée par les manifestants

 

Le premier ministre bulgare Boïko Borissov a proposé vendredi aux contestataires réclamant la fin de la corruption d’adopter une nouvelle constitution pour limiter l’influence des oligarques. L’idée a été immédiatement rejetée par l’opposition et les manifestants.

«Les partis politiques du système ne peuvent plus étouffer le grand désir de changement en Bulgarie», a déclaré le chef du gouvernement dans un appel solennel à la nation, diffusé sur la radio et à la télévision. «Je respecte la révolte des jeunes et tout est entre leurs mains», a ajouté Boïko Borissov en référence aux milliers de manifestants qui réclament son départ dans la rue depuis cinq semaines.

Changer la constitution permettrait notamment, selon Boïko Borissov, de limiter le pouvoir du parquet, considéré par les opposants comme partial et au service exclusif d’une partie de l’oligarchie.

Majorité des deux tiers

Actuellement, la Bulgarie est gouvernée par une coalition formée des conservateurs menés par Boïko Borissov, au pouvoir depuis presque dix ans, et des nationalistes. Ces derniers ont immédiatement rejeté la proposition du premier ministre. Ils se disent favorables à de simples amendements constitutionnels, afin de rendre le vote obligatoire, de rétablir le service militaire et d’interdire les unions entre personnes de même sexe.

Deux partis d’opposition, les socialistes et les populistes de Volya, ont également rejeté l’idée de lancer une procédure pour une nouvelle constitution, alors que les protestataires réclament des élections anticipées. Ces deux partis disposent de 90 sièges sur 240. Or, une majorité de deux tiers est nécessaire pour lancer la procédure.

Les principaux organisateurs entendent poursuivre leur mobilisation, jusqu’à la démission de Boïko Borissov. Vendredi, ils ont bloqué pendant quelques heures deux autoroutes, ainsi que les principaux postes-frontières de la Bulgarie avec la Serbie et la Roumanie.

(ATS/NXP)