Biélorussie: le pouvoir criminalise l’opposition et tente de reprendre la main

 

 

En Biélorussie, la tentative de reprise en main de la contestation se poursuit. Les autorités ont annoncé jeudi l’ouverture d’une procédure pénale pour « atteinte à la sécurité nationale » à l’encontre du « conseil de coordination » formé par l’opposition. L’avocat de l’ex-candidate à la présidentielle Svetlana Tikhanovskaya est d’ailleurs convoqué ce vendredi matin par les enquêteurs.

Jusqu’à 5 ans de prison, c’est ce qu’encourent les membres du « comité de coordination » destiné à promouvoir une transition du pouvoir après la présidentielle contestée du 9 août.

Une criminalisation de leurs activités, une tentative de miner leur crédibilité, pas vraiment efficace dans l’opposition, selon Elena, activiste à Minsk : « Depuis le début de la campagne électorale, notre président en exercice, Alexandre Loukachenko, essaye d’éliminer les concurrents par tous les moyens. Malheureusement il agit d’une manière brute et perfide. Aujourd’hui, le 20 août, 10 jours après les crimes de notre pouvoir – qui a sévèrement battu, interpellé et même tué des gens – notre pouvoir se réveille soudainement, et le procureur général annonce que le ” Conseil de coordination ” composé des ” gens honnêtes ” sont des criminels qui veulent usurper le pouvoir. Au lieu de lancer une investigation et de punir les responsables des violences et des meurtres. D’ailleurs, de nombreuses personnes sont toujours portées disparues. »

Pour Anna Colin Lebedev, enseignante chercheuse à Nanterre, le président Loukachenko cherche à délégitimer et criminaliser les candidats de l’opposition pour les faire « sortir du jeu ».

rfi