
À peine sorti, l’ouvrage intitulé ‘’Le protocole de l’Elysée’’ est parti pour animer les débats durant les prochains jours.
Dans cet ouvrage de 497 pages qu’il a rédigé, Thierno Alassane Sall y a fait une série de révélations. Il lui a fallu 20 chapitres pour partager avec le peuple ce qu’il qualifie de ‘’Confidences d’un ancien ministre sénégalais du pétrole’’.
Dakaractu qui a parcouru, l’ouvrage, y a pioché quelques accusations faites par celui qui fut ministre des Infrastructures et des transports, puis ministre de l’Energie. Thierno Alassane Sall, dans ses écrits a reproché, sans se voiler la face, au couple présidentiel des dérives et un ensemble de comportements condamnables, à ses yeux, qui profitent à leurs proches et leurs alliés.
Dans son livre paru en France, il a consacré un pan entier du dernier chapitre pour dénoncer alerter les populations sur les conséquences de ‘’l’économie de rente qui s’est mise en place’’ et qui selon lui ‘’est une menace aux fondements de la République’’. Une petite oligarchie se construit des rentes viagères par des opérations de concessions d’infrastructures publiques, d’attribution de permis miniers, de ventes de terres. Plus rien n’y échappe.
Les services du nouvel aéroport de Diass sont concédés à des entités créées ad hoc après le retrait de Fraport dans des conditions nébuleuses. Wade (Me Abdoulaye Wade) avait organisé un appel d’offres pour sélectionner Fraport, cela n’a pas été une garantie contre les dérives relatées plus haut.
Macky Sall qui a fait juger Karim Wade et ses amis par la Crei (Cour de répression de l’enrichissement illicite), n’a éprouvé nulle gène à attribuer la concession de l’exploitation de l’aéroport, d’une partie de la sûreté, des boutiques hors taxes, à des sociétés créées pour le besoin en dehors de tout appel à la concurrence. (…). C’est comme si la proximité avec la Première dame est un sésame pour les affaires.
À moins qu’il ne s’agisse plus de Première dame, mais d’une de ces reines d’Afrique qui pose avec plaisir pour la galerie de portraits qu’en dresse Vincent Hugeux. On reconnait les prémices de la faillite totale d’une République quand ses propres lois n’ont plus droit de cité : les concessions à l’aéroport de Diass obéissent à la loi du prince et violent le Code des obligations de l’administration et le code des marchés publics’’.
« On reconnait les prémices de la faillite totale d’une République quand… »
Pis, poursuit toujours l’auteur, ‘’Les employés vivent dans des conditions précaires alors que les redevances ou tarifs ont explosé pour assurer de confortables revenus à des rentiers qui n’ont investi aucun sou dans la construction de l’aéroport ou la mise en place des services’’.
D’ailleurs, à l’en croire, ‘’tout porte à croire qu’après avoir décortiqué de près le modèle AHS, le régime de Macky Sall l’a généralisé dans tous les services aéroportuaires. Comment ne pas éprouver les mêmes soupçons naguère portés à l’égard d’AHS sous la houlette du tout-puissant Karim Wade? Quand on sait comment des sociétés qui opéraient en toute légalité et avec professionnalisme à l’ancien aéroport ont été liquidées »par le nouveau régime pour faire place à des sociétés amies, on ne peut manquer de se rappeler les conditions de la dissolution d’ADS par Wade en 2012 pour tenter d’imposer ses protégés’’.
Longtemps aux côtés du président Macky Sall, pour avoir cheminé pendant un bon moment avec lui, Thierno Alassane Sall reconnait à celui-ci la détention d’assez d’expérience pour se protéger.
‘’Macky Sall sait d’où peut venir le danger, et il travaille à le conjurer. Acteur de premier plan des luttes politiques de la dernière décennie, il (le président Macky) s’attèle, puisant dans l’expérience des échecs de Wade, à rendre impuissants ou complaisants les contre-pouvoirs qui ont fait fléchir le précédent régime’’.
Il a cité, dans son ouvrage, et pour mieux étayer ses propos, l’attention que le chef de l’Exécutif a porté aux groupes de presse. Cela s’explique, selon lui, par le fait que les médias constituent ‘’une cible d’autant plus convoitée’’. Pour la simple raison que ‘’leur situation est précaire et l’avenir de la profession sombre. Les entreprises privées de presse croulent sous le poids de charges’’.
Dakaractu