Norvège: Une blague de mauvais goût les envoie en prison

 

 

Ce qui se voulait une blague potache avait mal tourné: la justice norvégienne a condamné à plusieurs mois de prison des jeunes qui, lors d’une fête, avaient injecté de l’air comprimé dans le rectum d’un camarade hors d’état de se défendre.

Après les faits qui s’étaient produits en 2018 lors d’une soirée au cours de laquelle elle s’était endormie, la victime s’était plainte de problèmes physiques et psychologiques.

«À la majorité, la Cour estime prouvé au-delà de tout doute raisonnable que le plaignant a été exposé à un impact de puissance significatif au niveau du rectum suite à l’injection d’air depuis le compresseur, ce qui a entraîné une altération des fonctions du rectum et du sphincter», selon le verdict consulté par l’AFP mardi.

«Trop loin»

Âgés d’une vingtaine d’années au moment des faits, les cinq accusés avaient de leur côté plaidé une blague potache, habituelle selon eux dans les soirées festives organisées par leur organisation représentant la jeunesse rurale.

S’ils ont accepté que les blagues soient généralement acceptées par les participants à ce genre de rassemblement festif – le plaignant en avait lui-même commises -, les juges ont estimé que les accusés «dans ce cas étaient allés beaucoup plus loin» que ce qui est acceptable.

«Baisser le pantalon d’une personne pour ensuite approcher un objet du rectum est une violation grave de l’intégrité, et une violation grave de l’intégrité physique qui ne peut être comparée à se faire dessiner dessus au feutre ou à la bombe de peinture», a souligné le tribunal. L’accusation n’avait pas retenu la qualification de viol.

Jusqu’à 13 litres injectés

La police avait estimé que 13 litres d’air comprimé avaient été injectés dans le corps de la victime qui, en état d’ébriété, ne s’était pas réveillée. Un chiffre qui ne peut être établi avec certitude, a jugé le tribunal de district de Jaeren.

Quatre des accusés ont été condamnés à jusqu’à sept mois de prison ferme pour atteinte à l’intégrité physique et/ou pour avoir filmé la scène et l’avoir diffusée sur des réseaux sociaux, et le cinquième à une simple amende.

Le plaignant s’est aussi vu accorder 90’000 couronnes (environ 8500 euros) de dommages et intérêts.

(AFP/NXP)