Force Covid-19-Diaspora : Le Sénégal au secours des diasporas du Liban et du Koweït

 

 

Ils seraient environ un millier de Sénégalais à vivre au Liban. Ils sont employés de maisons, sportifs, étudiants ou retraités. Parmi eux on compte des binationaux, c’est-à-dire des Libano-sénégalais. Au 1er septembre 2020, leur pays d’accueil a dépassé la barre des 18.000 cas de Covid-19 avec plus de 170 décès. Jusque-là, aucun Sénégalais n’a encore été fauché par le virus. C’est dans ce contexte que cette diaspora a reçu l’aide financière de l’Etat du Sénégal pour faire face aux conséquences engendrées par cette pandémie mondiale.

Comme tous les pays du monde le Liban s’était isolé pendant plusieurs semaines. Dès lors, il était difficile pour l’ambassade du Sénégal qui se trouve à Koweït City, qui couvre également le pays du Cèdre, de dépêcher une délégation à Beyrouth pour rencontrer la diaspora sénégalaise. Finalement c’est chose faite. Au courant de la dernière semaine du mois d’août une équipe de deux émissaires a fait le déplacement au Liban. Les envoyés de l’ambassadeur ont accompli leur mission. A chaque Sénégalais qui avait sollicité l’aide de l’Etat du Sénégal ils ont remis, en main propre et en dollars, le montant qui lui a été destiné. Les montants varient selon que le bénéficiaire est étudiant, retraité ou employée de maison. Au total c’est 203 compatriotes qui ont été servis entre le dimanche 30 août et le jeudi 3 septembre 2020. Ainsi, si certains d’entre eux jugeaient trop longue l’attente de cette aide, c’est le sentiment de reconnaissance à l’égard de leur pays qui semblait les animer à la sortie de leur rencontre avec les porteurs d’enveloppes chargées des billets verts. Certains ont même exprimé leur gratitude à l’endroit des autorités diplomatiques et consulaires qui se sont mobilisés afin que cette assistance financière leur parvienne. Selon nos informations la diaspora sénégalaise du Koweït a également été servie au même moment. Rappelons que pour bénéficier de cette aide, les Sénégalais de la diaspora devaient s’inscrire sur la plateforme de recensement et de sélection du Ministère sénégalais des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur. Il fallait aussi répondre aux critères de sélection. Car l’aide concerne les « précaires et vulnérables » dans le contexte de la crise sanitaire, ceux et celles qui s’activent dans le « secteur informel », les « retraités » et enfin les « étudiants non allocataires ».

A propos de la situation de la pandémie du nouveau coronavirus au Liban, au lendemain de l’explosion du port de Beyrouth le 4 août dernier, les nouvelles contaminations ont flambé. Dans la panique les populations n’ont tout simplement pas respecté les mesures barrières et le port de masque. Les Libanais se sont mobilisés pour secourir les victimes notamment les blessés enfouis dans les décombres de certains immeubles qui ont été littéralement détruits par les déflagrations. Le contact humain a été direct aussi bien dans l’épicentre de la catastrophe que dans les hôpitaux où les victimes ont été acheminées. Hélas, aujourd’hui les Libanais paient cet élan de solidarité. Le rapport quotidien du ministère de la Santé sur l’évolution de la pandémie montre que le pays du Cèdre enregistre chaque jour au moins 2 à 3 décès liés au coronavirus. Les 24 heures du 25 août ont été les plus meurtrières avec 12 décès et 532 nouveaux cas de contamination, un record depuis l’apparition de la pandémie le 21 février 2020. Cependant comparé aux autres pays de la région du Proche et Moyen-Orient, le Liban reste l’un des pays les moins touchés par la pandémie. Huit mois après le premier cas confirmé, selon les chiffres du ministère de la Santé, au 2 septembre le pays enregistre 18. 375 cas confirmés, 5.195 guéris et 172 décès pour une population estimée à 6 millions d’habitants en 2018. L’Iran le pays le plus endeuillé de la région déplore plus de 20.000 décès, la Turquie plus de 6.000 et l’Egypte plus de 5.000 morts. Dans cette ambiance d’inquiétude générale les autorités diplomatiques et consulaires invitent les ressortissants sénégalais du Koweït et du Liban à la plus grande vigilance.                      

     Pierre Boubane