Les faits se sont déroulés le week-end dernier à la frontière entre les deux pays du côté du Sud de la Gambie. Un petit village sur la façade atlantique en Casamance a failli être le théâtre d’affrontements entre des soldats gambiens et des éléments de la protection de l’environnement du Sénégal. Une tragédie évitée de justesse. Des incidents devenus récurrents et révélateurs de tensions latentes dus au défaut de démarcation de la frontière entre les deux pays.
C’est un incident où l’on a frôlé le pire. Tout est parti d’une interpellation de pêcheurs gambiens par des éléments de l’Aire maritime sénégalaise. Ces pêcheurs se sont introduits illégalement dans les eaux maritimes sénégalaises. Des soldats gambiens lourdement armés arrivés en patrouille se sont interposés en intimant l’ordre aux agents sénégalais de libérer les pêcheurs arrêtés et de les suivre au poste de police de Kartong en territoire gambien. Alertés, de nombreux habitants du village sénégalais se sont mobilisés pour venir en aide à leurs compatriotes. Craignant des débordements, les soldats gambiens ont tiré en l’air pour disperser la foule.
Défaut de démarcation
Des incidents de plus en plus récurrents et qui inquiètent les habitants de part et d’autre de la frontière. En décembre 2019, une altercation entre des soldats de l’armée sénégalaise et ceux de la Gambie au village de Touba Tranquille a été signalée. L’accès a été refusé à des soldats sénégalais par des éléments de l’armée gambienne pour prétexte ledit village se situe sur leur territoire. En mai, des soldats sénégalais entrés, annonce-t-on, par mégarde dans un village gambien avaient été chassés par des Gambiens qui depuis ne cessent de dénoncer une violation sans cesse de l’intégrité du territoire de leur pays.
Lors du dernier conseil présidentiel entre les deux pays tenu à Dakar en mars dernier, les deux parties avaient convenu la reprise de la démarcation de la frontière entre les deux pays. Comme première réaction officielle, le ministre gambien de la Défense Cheikh Omar Faye, en visite à Kaolack en début se semaine a confirmé l’information avant de tempérer et d’appeler au calme, ressassant à souhait les relations particulières entre les deux pays.
De notre correspondant à Banjul, Amadou Barry.
