PAYS-BAS: Un vétéran du Kosovo arrêté et transféré à La Haye

 

Un mandat d’arrêt avait été émis contre un ancien membre de l’armée de libération du Kosovo, notamment pour «intimidation de témoins et représailles».

Le chef d’une organisation d’anciens combattants de la guérilla indépendantiste albanaise du Kosovo accusé d’intimidation de témoins a été arrêté. Il a été transféré à La Haye, a annoncé le tribunal spécial chargé d’enquêter sur les crimes de guerre commis au Kosovo.

Hysni Gucati, ancien membre de l’armée de libération du Kosovo (UCK), a été appréhendé lors d’une opération menée au siège de l’association des vétérans à Pristina avec l’aide de policiers de la mission État de droit au Kosovo (EULEX) de l’Union européenne.

Au cours des deux dernières semaines, des vétérans ont affirmé avoir reçu anonymement trois lots de documents confidentiels du tribunal spécial de La Haye contenant notamment des informations sur des témoins protégés et les noms d’anciens combattants pouvant être mis en accusation par les procureurs.

Hysni Gucati a été arrêté et transféré à La Haye conformément à un mandat d’arrêt émis à son encontre pour «offense contre l’administration de la justice, intimidation de témoins, représailles et violation du secret de l’instruction».

Président accusé

Le tribunal spécial, instance de droit kosovar composée de juges internationaux, est chargé d’enquêter sur une série de crimes présumés commis par l’UCK, principalement à l’encontre des Serbes, des Roms et des opposants albanais à la guérilla pendant et après le conflit de 1998-1999. Il est basé aux Pays-Bas pour protéger les témoins qui sont soumis à des pressions et des menaces au Kosovo. Plusieurs anciens commandants de l’UCK font l’objet d’une enquête pour crimes de guerre commis pendant le conflit.

Le président Hashim Thaci, ancien chef politique de l’UCK, a été mis en accusation avec d’autres, il y a quelques mois, par les procureurs de La Haye. Il est soupçonné d’être «responsable de près de 100 meurtres», de disparitions forcées, de persécutions et de tortures. De nombreux vétérans de l’UCK sont farouchement hostiles au travail du tribunal, défendant la légitimité de leur «guerre de libération» contre les forces serbes.

(ATS/NXP)