AMADOU LAMINE SALL : « UN MÉMORIAL EST FONDAMENTAL POUR ÉVALUER LES FAUTES »

 

Le mémorial, tant réclamé par les familles des victimes du Joola, sera bientôt un vieux souvenir. C’est Amadou Lamine Sall qui donne l’assurance. L’homme s’y connaît. Commissaire, Secrétaire général de la Fondation mondiale pour le mémorial et la sauvegarde de l’ île mémoire de Gorée, classée comme patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, l’invité du Jury Du Dimanche (JDD), ce dimanche, 27 septembre 2020, reconnaît que le régime actuel est en train de faire des efforts pour que ce mémorial voit le jour. « Au dernier Conseil des ministres, le président de la République a souhaité que nous allions très vite dans l’érection de ce mémorial du Joola. Avec l’arrivée de Macky Sall au pouvoir, je pense que ce projet a été réellement pris en charge. J’ai vu de mes propres yeux et a participé à plusieurs réunions du ministre de la Culture qui a tout fait pour que ce mémorial puisse enfin être érigé en Casamance, un lieu fondamentale », a révélé Amadou Lamine Sall.

Officiellement, le Joola a fait 1863 morts. Les familles des victimes parlent de 1918 disparus. Hier samedi, en commémorant la 18e année de cet événement tragique, les familles ont encore demandé l’érection d’un mémorial pour la mémoire de leurs parents. Une doléance légitime, selon Amadou Lamine Sall. Pour lui l’érection d’un mémorial est importante. « Ce drame a marqué notre peuple. Il a marqué la République », a-t-il déclaré avant d’observer symboliquement, en pleine émission, avec Mamoudou Ibra Kane, une minute de silence à la mémoire des victimes. Poursuivant le poète note : « Le mémorial est fondamental, parce qu’elle nous permet d’évaluer, de corriger les fautes de la République et de dire que l’État n’a pas oublié ». Même si cela a duré presque deux décennies, M. Sall pense qu’il ne soit jamais trop tard pour bien faire. « C’est vrai que cela fait 18 ans. Mais, quand on regarde de près ce drame, il ne s’agissait pas simplement de mettre un stand quelque part. Mais, il fallait savoir où la mettre, comment la mettre avec quel moyens et avec qui. La problématique était complexe. L’État ne prouvait pas y aller rapidement et tout seul. Il y a eu plusieurs propositions. La place du Souvenir (Africain) qui a été dressé sous le règne du président Wade était l’emplacement même du mémorial du Joola. Je ne sais pas ce qui s’est passé pour que subitement tout soit changé. Il ne s’agissait plus du Joola mais d’autre chose », a rappelé Amadou Lamine Sall.

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