Lyon: Le braqueur n’était pas un indic, affirme l’ex-policier

 

L’ex-commissaire Michel Neyret est venu en personne démentir, il y a une semaine, la rumeur suisse, devant la Cour d’assises de Lyon. Il était interrogé en tant que témoin, au procès du meurtre de A., faussement désigné comme son informateur. L’ancien No 2 de la police judiciaire de la ville a expliqué les rouages de l’entraide judiciaire entre Suisse et France. Il a affirmé qu’il n’aurait jamais pu dissimuler un ADN aux enquêteurs genevois, dans l’affaire du braquage du change Migros de Thônex en 2010, perpétré par une équipe de malfaiteurs de la région lyonnaise. «Je ne vois pas comment j’étais en mesure de détourner une preuve», a-t-il assuré.

Une lettre anonyme, parvenue à un avocat genevois, l’accusait d’avoir protégé A., principal suspect dans le hold-up à l’explosif. «Le juge et l’inspection des services ont placé sur écoute mon téléphone personnel et professionnel pendant huit mois, je peux vous garantir que s’ils avaient trouvé quelque chose ils l’auraient exploité», a ajouté Michel Neyret, révoqué et condamné en 2017 pour corruption. Il a reconnu que les recherches sur A. avaient pris du temps, mais pour une raison stratégique. «Nous mettons en place des surveillances pour identifier une équipe au complet, cela a été interprété de manière complètement délirante comme une mesure de protection», a-t-il voulu éclaircir.

Deux condamnés

Le verdict de la Cour d’assises de Lyon, rendu vendredi 25 septembre, a écarté la thèse d’un règlement de comptes provoqué par la rumeur qui désignait A. comme informateur du commissaire Neyret. Deux prévenus ont été condamnés à 20 et 15ans de prison pour meurtre en bande organisée. Selon le jury, les deux frères de Vaulx-en-Velin ont abattu A. à cause d’une dette. Quatre autres accusés ont été acquittés, faute de preuves. La justice n’a pas pu dire s’ils connaissaient la finalité de l’expédition punitive.

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