COVID 19 – LES CHIFFRES DE LA DÉCRUE : STATISTIQUES, GRAPHIQUES ET ANALYSES DÉTAILLÉES

 

 

Un mois après la célébration de la fête de Tabaski et sept mois après l’apparition du virus SARS COV 2 sur le territoire national, l’évolution de la pandémie du coronavirus a pris la voie d’une chute vertigineuse. Les données du mois de septembre officiellement annoncées par les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) ont ainsi confirmé la tendance fortement à la baisse à tous points de vue. Pour mieux comprendre cette décrue, l’ingénieur Moustapha Ba, qui suit avec assiduité les publications quotidiennes présentées par le MSAS, nous livre ici les clés pour une meilleure compréhension des données qui révèlent une maitrise nette de la vitesse de propagation de l’épidémie au Sénégal depuis le dernier grand évènement religieux.

« En se basant uniquement sur les communiqués publiés par le ministère de la santé et de l’action sociale (M.S.A.S), nous tenterons de donner ici une lecture plus aisée des chiffres du mois de septembre sur la lutte contre la Covid-19 au Sénégal.

Les graphes suivants mettent en évidence les tendances à la décrue qui se dessinent depuis l’explosion des cas de contaminations et décès notée dans les semaines qui ont précédé et suivi la fête de Tabaski 2020.

• Comparé au mois d’août, le nombre de tests effectué en septembre a baissé globalement de près de 25%, avec une moyenne journalière de 1100 tests, contre 1350 tests en Août. Mais l’on peut remarquer tout de même que le nombre de tests de ce mois, reste toujours au-dessus de la barre des 30.000 tests, comme c’est le cas depuis le mois de mai dernier.

• Les nouvelles contaminations ont fondu de près de 200% en septembre avec 1163 nouveaux cas, contre en moyenne +3000 nouvelles contaminations notées en Juin, juillet et en Août. Le fait marquant est qu’il n’a pas été relevé durant tout ce mois de septembre, une seule journée avec plus de 100 nouvelles infections à la Covid (excepté le 15 septembre et la révélation sur la contamination des 208 militaires revenant d’un pays voisin) ; une première depuis le mois de Mai.

Par conséquent, le taux de positivité a naturellement reculé et oscille désormais entre 1 et 3%, ceci s’expliquant sans doute et en grande partie par l’évolution des cas communautaires qui suit la même tendance à la baisse ( -170% relevé ce mois, comparé au précédent).

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Plus en détails, depuis le pic de la mi-août, les nouvelles infections à la Covid-19 continuent de baisser semaine après semaine passant de plus de 800 cas/semaine à moins de 200 cas la semaine passée.

Parmi les autres points encourageants, on peut relever :

• Le taux de guérison qui dépasse désormais les 83% après avoir longtemps stagné autour de 65%. Le nombre personnes guéries a connu une hausse de +13% comparée au mois d’août pour se hisser à 2998 guéris, soit près de 100 guéris/jour en moyenne.

• Le nombre de décès qui passe de 79 à 27 sur le mois de septembre, soit une moyenne de 0,9 décès/jour, contre 3 décès/jour au plus fort de la pandémie.

On aussi peut mesurer ce ralentissement des décès en notant qu’il a fallu 33 jours pour passer de 100 à 200 décès et 51 jours pour passer de 200 à 300 décès, conduisant ainsi au début d’aplatissement de la courbe des décès qui est observé.

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Le nombre de cas actifs a atteint son pic le 19 Août avec 4310 malades en traitement dont 57 cas graves, pour se retrouver aujourd’hui, mercredi 30 septembre 2020 avec 2233 malades en traitement dont 5 cas graves. La dernière fois que le Sénégal avait 5 cas graves, c’était le 05 mai 2020 pour 847 cas actifs.

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Point à suivre :

La hausse des cas importés notée ce mois doit attirer l’attention. Bien qu’encore relativement faible et évoluant en dents de scie, l’on n’est peut-être pas à l’abri d’un « super-contaminateur » qui réussirait à franchir nos frontières et être à l’origine d’une nouvelle dégradation de la situation épidémiologique. Espérons que les dispositifs mis en place essentiellement à l’AIBD nous épargneront de ce cas de figure.

Conclusion : Malgré ses quelques tares et faiblesses, notre système de santé a visiblement su faire preuve de résilience et contenir la vague « post-tabaski » des contaminations au SARS-COV-2. Notre pays a amorcé depuis quelques semaines, la pente de la décrue qui, si elle se maintient permettra vraisemblablement d’en venir à bout de cette pandémie, contre laquelle le Senegal lutte depuis le 02-mars dernier. Néanmoins, c’est le moment même de redoubler de vigilance et de continuer l’observance des gestes barrières et ne pas donner l’opportunité à la maladie de ressurgir et de frapper encore. »

Par Moustapha BA,
Ingénieur Télécoms
Citoyen engagé