
Le décor est triste. Des pneus calcinés sont éparpillés çà et là. Des habits mouillés, des ustensiles de cuisine, des lits et des matelas jonchent également le sol. Des groupes de personnes sont formés de part et d’autre et les discussions vont bon train. Le sujet est unique. La violence et la rapidité du feu. Nous sommes à la rue Tolbiac. Un incendie d’une rare violence s’est produit dans la nuit du samedi à 03 au dimanche 4 octobre 2020 au parc Lambaye, sis à l’avenue lamine, en centre-ville.
C’est vers les coups de 20 heures que le feu s’est déclaré ravageant tout sur son passage. C’était le sauve-qui-peut chez les habitants et autres occupants des lieux. Chacun cherchait à sortir indemne des crépitements des flammes. Lesquelles ont été maitrisées le lendemain par les soldats du feu qui ont déployé la grosse artillerie.
« LES CHOSES SONT ALLÉES TROP VITE »
Sur place, ils sont toujours à pied d’œuvre pour éteindre complètement le feu. Ici, tout a été réduit en cendres à l’exception de quelques objets que les occupants des lieux ont réussi à récupérer. La cinquantaine, Fatou Dia, fait partie des victimes. Restauratrice de profession, elle a tout perdu. Il ne lui reste, d’après elle, que les habits qu’elle porte. « Je vis ici depuis plus de 40 ans et j’y tenais un restaurant. On n’a pas vu l’incendie venir. Les choses sont allées trop vite. Ce sont les cris du voisinage qui m’ont alerté et j’ai sursauté de la natte ou j’étais assise pour me sauver. J’ai tout perdu. Je n’ai récupéré aucun de mes biens. Même mes économies que je gardais dans ma chambre ont été réduits en cendre », confie-t-elle, la voix éreintée, le visage triste.
Assis sur un banc en bois, le téléphone scotché à l’oreille, Mbaye Ndiaye explique à son interlocuteur comment il a appris la triste nouvelle. Gérant d’une alimentation, Mbaye, comme on l’appelle, n’a que ses yeux pour pleurer son sort. Les flammes ont réduit au néant sa boutique. Il n’a même pas réussi à récupérer un sac de riz dans sa boutique. « Je ne peux pas parler pour le moment. C’est difficile ce qui nous arrive. Je ne peux pas évaluer ce que j’ai perdu. J’ignore ce qui est à l’origine de l’incendie », dit l’homme.
A quelques pas de lui, se trouve Abdou Diouf. Il vendait des bois, des portes et des fenêtres sur les lieux du sinistre. Au moment des faits, il était déjà chez lui aux Parcelles Assainies. « C’est vers 20 heures qu’on m’a appelé pour m’informer que le parc prenait feu. Il faisait déjà nuit et je ne pouvais pas retourner en ville. J’ai, sur ces entrefaites, informé mes enfants qui sont allés s’enquérir de la situation. D’ailleurs, ils ont passé la nuit à la belle étoile, regardant les flammes réduire en cendres nos biens », explique-t-il. Mais, en bon croyant, Abdou Diouf dit remettre tout entre les mains de Dieu. « Nous rendons grâce à Dieu. Tout cela est de sa volonté. Les choses pouvaient être pires s’il y avait des pertes en vies humaines », dit-il.
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