États-Unis: Les démocrates doutent de la capacité de Trump à gouverner

 

 

La présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a annoncé jeudi qu’elle allait présenter, vendredi, une loi pour créer une commission afin d’enquêter sur les capacités à diriger les États-Unis de Donald Trump, convalescent du Covid-19.

«Cette loi créera la commission sur la capacité présidentielle à exercer les pouvoirs et les devoirs liés à ses fonctions», a annoncé son bureau dans un communiqué. Cette commission entre dans le cadre du 25e amendement de la Constitution américaine, qui prévoit que le président cède les rênes du pouvoir à son vice-président s’il n’est plus en situation de gouverner, précise-t-il.

L’issue de cette initiative reste très incertaine, Donald Trump bénéficiant d’un large soutien chez les républicains, notamment au Sénat, dont ils contrôlent la majorité. Son vice-président Mike Pence a encore fermement défendu la gestion de Donald Trump lors du seul débat entre candidats à la vice-présidence mercredi soir.

Plus de détails vendredi

Le 25e amendement, adopté en 1967 après l’assassinat du président John F. Kennedy, précise les modalités de transfert des pouvoirs exécutifs en cas de démission, de décès, de destitution ou d’incapacité temporaire du locataire de la Maison-Blanche.

Selon son article 4, encore jamais utilisé, si le vice-président –soutenu par une majorité des membres du cabinet ou «d’un organisme que le Congrès peut désigner par la loi»–, informe les chefs de la Chambre et du Sénat que le président est dans l’incapacité d’exercer ses fonctions, le vice-président peut assumer immédiatement ces fonctions en qualité de président par intérim.

Cet «organisme» est dans le cas présent la commission voulue par les démocrates. Nancy Pelosi et l’auteur du projet de loi, l’élu de la Chambre Jamie Raskin, le présenteront en conférence de presse au Congrès vendredi à 14H15 GMT (16h15 en Suisse).

«J’estime que les citoyens doivent connaître l’état de santé du président», avait déclaré plus tôt Nancy Pelosi. «Il y a une question à laquelle il refuse» ainsi que la Maison-Blanche «de répondre. Quand, avant qu’il n’attrape le virus et l’admette publiquement, fut son dernier test négatif» au Covid-19, avait-elle précisé. Cette question «très importante» permettrait de «juger des initiatives prises ensuite» par la Maison-Blanche, a-t-elle détaillé.

Donald Trump, 74 ans, avait réagi à ces déclarations en invectivant Nancy Pelosi, 78 ans, sa bête noire au Congrès. «C’est Nancy la Folle qui devrait être en observation. Ils ne l’appellent pas la Folle pour rien!» avait-il tweeté en employant le surnom qu’il lui a attribué.

Justin Trudeau craint des «perturbations» en cas de résultat serré

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a affirmé jeudi que son gouvernement craignait «certaines perturbations» aux États-Unis en cas de résultat serré lors de l’élection présidentielle du 3 novembre, et qu’il se préparait à tous les scénarios possibles. «Nous regardons tous la polarisation aux États-Unis avec une certaine inquiétude», a déclaré Justin Trudeau, en référence au débat politique autour de la pandémie de coronavirus à moins d’un mois du scrutin.

Le président Trump a mis en cause l’intégrité du scrutin du 3 novembre en raison du vote par correspondance, et il a refusé de s’engager à une transition pacifique du pouvoir s’il perd l’élection. Justin Trudeau, qui entretient une relation souvent houleuse avec le président Trump, se garde généralement de commenter l’actualité politique de son puissant voisin. «Nous n’allons pas interférer ou nous mêler d’une manière ou d’une autre de leur processus électoral», a insisté le Premier ministre.

(AFP/NXP)