Le ministère des Pêches sur le rapport de Greenpeace : « Les allégations totalement infondées contenues dans ledit rapport sont d’autant plus surprenantes, que ce n’est qu’une reprise d’allégations erronées »

 

Si l’on en croit le ministère des pêches et de l’économie maritime (MPEM), des « allégations totalement infondées » figurent dans rapport de Greenpeace intitulé « Mal de mer », dans lequel l’ONG dénonce de supposées licences qui seraient octroyées à des navires étrangers et l’installation d’usines de farine de poisson. Ce n’est là qu’une « reprise d’allégations erronées », selon un communiqué du département de Alioune Ndoye…

Le Ministère des Pêches et de l’Economie Maritime (MPEM) a découvert, ce samedi 10 octobre 2020, par voie de presse, un rapport de Greenpeace intitulé « Mal de mer » dans lequel ladite ONG dénonce de supposées licences qui seraient octroyées à des navires étrangers, l’installation d’usines de farine de poisson et fait état d’activités de pêche INN dans les eaux territoriales du Sénégal. 

 

Les allégations totalement infondées contenues dans ledit rapport sont d’autant plus surprenantes, qu’à plusieurs reprises, par voie de communiqués officiels, de contributions dans la presse, d’émissions radio télévisées etc… le ministère des pêches et de l’économie maritime a toujours apporté des éclairages, des précisions et des démentis, à chaque fois que cela s’imposait, à l’endroit des acteurs, de l’opinion publique nationale et internationale. 

 

Il s’y ajoute les nombreuses rencontres tenues avec diverses structures qui ont manifesté un intérêt sur lesdites questions. Il en est ainsi de celle exclusivement accordée à l’ONG GREENPEACE, reçue en audience, par le Ministre, le 05 mai 2020.

 

Même si, par ailleurs, il restait évident que rien n’allait changer dans la position clairement affichée par GREENPEACE qui, dès les premières heures de l’acharnement de certains industriels a,tout de suite, montré un engagement sans faille à leur côté allant jusqu’à, signer la quasi-totalité des communiqués et autres,publiés par ces derniers, l’ONG aurait pu, tout de même, au risque de porter atteinte à sa crédibilité, si jamais elle en avait, chercher à noyer son poisson autrement.

 

Le Ministère des pêches et de l’économie maritime qui n’entend, donner aucun crédit à un rapport qui n’est qu’une reprise d’allégations erronées et toujours officiellement démenties, de certains privilégiés de la pêche industrielle tient, quand bien même, une fois de plus, à faire les précisions ci-après :

 

1- S’agissant de supposés octrois de licences de pêche à des navires étrangers :

 

Aucun navire battant pavillon étranger ne peut, en l’état actuel de la réglementation sénégalaise, obtenir une licence de pêche au Sénégal si ce n’est sur la base d’un accord de pêche. Or, le Sénégal n’a d’accord de pêche qu’avec :

– L’Union européenne ;

– La Gambie ;

– Le Cap-Vert ;

– La Mauritanie ;

– La Guinée Bissau ;

– Le Libéria.

 

La Chine n’ayant pas signé d’accord de pêche avec le Sénégal, aucune licence ne peut, dès lors, être accordée à un bateau battant pavillon chinois.

 

Tous les bateaux d’origine chinoise, espagnole, française, grecque ou autres, détenteurs de licence de pêche au Sénégal, appartiennent à des sociétés reconnues, par acte notarié, de 

 

droit sénégalais. Ces navires sont sénégalisés suivant une procédure rigoureusement encadrée par la loi, rappelée dans de précédents communiqués, et dont le respect fait l’objet d’une particulière attention de la part de l’autorité.

 

Telle a d’ailleurs été le cas s’agissant des licences accordées, sur la base d’une procédure enclenchée depuis 2017, à des navires dénommés FU YUAN YU appartenant à la société FT2, établie au port depuis plusieurs dizaines d’années, connue de tous les acteurs pour son apport très déterminant dans le développement du secteur. 

 

2- Relativement à la pêche illicite non déclarée et non réglementée (Pêche INN),

L’ONG GREENPEACE semble incriminer huit navires de pêche industrielle ayant participé à des activités douteuses au cours de la période dite observée.

Il est à noter que le Sénégal, à travers la Direction de la Protection et de la Surveillance des Pêches, appuyée dans sa mission, par la Marine nationale, l’Armée de l’air et les Eléments français au Cap-Vert, dispose d’outils performants de surveillance active et passive des eaux sous sa juridiction. Ce qui d’ailleurs, lui a valu en 2016, d’être distingué par le département d’Etat américain « champion des océans » et d’être intégré, en 2017, dans le carré des pays membres d’Interpol chargés d’orienter la lutte contre la criminalité dans le secteur de la pêche.

La pêche illicite étant toutefois une réalité dans le monde, des efforts conséquents vont continuer à être consentis pour mieux y faire face et définitivement éradiquer le phénomène. 

 

 3. S’agissant des usines de farine et d’huile de poisson,

 

Il est à noter qu’aucune disposition légale ou réglementaire n’interdit leur implantation au Sénégal. C’est le département qui, suite à de larges concertations tenues en 2019, a décidé de geler la délivrance de nouvelles autorisations préalables. 

 

Il n’a, dès lors, jamais, été question d’une quelconque fermeture des unités en activité. Ces dernières doivent, cependant, se limiter à n’utiliser que les déchets et rebuts de poisson à titre principal et accessoirement les invendus, le cas échéant.

 

Aucune possibilité ne peut, ainsi, leur être offerte, au Sénégal, présentement, d’utiliser du poisson frais pour alimenter leurs activités.

 

Le Ministère des pêches et de l’Economie maritime réaffirme ainsi son engagement inébranlable à œuvrer pour la préservation et la gestion durable de cette ressource nationale, conformément aux orientations stratégiques contenues dans la lettre de politique sectorielle et dans le strict respect des lois et règlements.

 

Le Ministère des Pêches et de l’Economie Maritime, dans l’exercice de sa mission de service public, restera entièrement équidistant de tout intérêt individuel ou partisan et continuera à agir et interagir avec les différents acteurs de la pêche artisanale et industrielle dans une dynamique constructive, de dialogue permanent, mais également de fermeté.

   

Fait à Dakar, le 12 octobre 2020

Ministère des Pêches et de l’Economie Maritime