RAPPORT DE GREENPEACE : LE SCANDALE DES USINES DE TRANSFORMATION DE POISSON

 

Dans son rapport annuel, rendu public en ce début de semaine, l’ONG de défense de l’environnement dénonce la surexploitation des ressources halieutiques dans le pays comme au Sénégal, en Mauritanie et en Guinée-Bissau. Greenpeace alerte sur l’épuisement des stocks avec un risque élevé d’insécurité alimentaire et une précarisation des acteurs de la pêche comme les pêcheurs artisanaux et les femmes transformatrices de poissons. Ce rapport intervient au lendemain de l’éclatement d’un nouveau scandale au ministère gambien de la Pêche.

Dans son rapport, Greenpeace justifie la préoccupation des acteurs de la pêche et des populations en particulier. Le poisson se fait de plus en plus rare sur les marchés gambiens. Résultat, les prix ont explosé et bon nombre de ménages peinent à avoir accès à la ressource d’où « l’insécurité alimentaire » à laquelle fait allusion l’ONG.

Au plus fort de la pandémie, certains membres des communautés locales ont exigé la fermeture des trois usines de farine et d’huile de poisson afin de minimiser les conséquences sociales et environnementales de l’industrie qui menace la sécurité alimentaire, informe Greenpeace. Une requête à laquelle le gouvernement avait répondu favorablement. Les trois usines ont été momentanément fermées avant de rouvrir quelques semaines plus tard, au grand dam des communautés de pêcheurs locaux pour qui les restrictions n’avaient pas étaient levées.

C’est ce que dénonce le journaliste et militant écologiste gambien Mustapha Manneh, cité dans le rapport. Pour lui, une telle situation a été rendue possible à cause de la faiblesse des autorités qui peinent à appliquer ses mesures notamment face aux industriels.
Juste avant la publication du rapport de Greenpeace, un scandale de corruption vient d’être révélé au département de la pêche où le ministre de tutelle et son plus proche conseiller sont cités.

Dans ses recommandations, Greenpeace préconise entre autres l’établissement d’un régime de gestion régional efficace pour l’exploitation des stocks de petits poissons pélagiques. L’élimination progressive de toute production de farine et d’huile de poisson qui pullulent dans la sous-région.

emedia