Lutte contre l’extrémisme violent : Kédougou veut être résiliente aux menaces

 

 

Région-carrefour, Kédougou fait face à des défis sécuritaires qui nécessitent la mise en place de stratégies nouvelles pour prévenir les menaces dans un contexte sous-régional très instable.

Zone minière et transfrontalière au Mali et à la République de Guinée, la région de Kédougou est un carrefour commercial. Dans le cadre du partenariat entre la Fondation Konrad Adenauer et Timbuktu institute, Kédougou fait partie des régions choisies dans le cadre du programme «Résilience aux frontières», mis en place par ces deux organismes et cherchant à «construire et renforcer la résilience dans un environnement régional instable».

Quels rôle et place pour les jeunes et les femmes dans ce combat ?
Grâce aux efforts de la Fondation Konrad Adenauer et la volonté de différents acteurs de la région, les contestations sociales ont disparu à Kédougou depuis les malheureux évènements de décembre 2008. Mais rien n’est acquis. «Nous n’avons pas voulu lancer cette initiative à Dakar ni à Mbour ou Rufis­que. Nous avons choisi de faire le lancement national de cette initiative à Kédougou pour montrer tout l’intérêt que notre institut, qui travaille sur la cohésion sociale, la prévention des conflits, donne à cette région, mais également toute l’importance que notre partenaire, la Fondation Konrad Adenauer accorde à cette région», précise Bakary Sambe, directeur de Timbuktu institute. Les différents acteurs restent encore attachés à la paix et à la sécurité. «Dans la région de Kédougou, à travers toutes les organisations de la société civile, des femmes et des jeunes, particulièrement à travers les autorités, on remarque qu’il y a une forte volonté de toujours fortifier toute résilience aux velléités de violence», souligne Dr Ute Bocandé, chargée de Pro­gramme à la Fondation Konrad Adenauer.
Aujourd’hui les frontières ont disparu, les ressources minières attirent des centaines de travailleurs issus de la sous-région dans un contexte lourd de menaces, car la situation politico-sociale malienne nous rappelle chaque jour qu’il faut s’adapter pour relever les défis sécuritaires. Face aux mutations actuelles, l’Etat a pris d’importantes mesures pour renforcer et consolider cette paix sociale et la sécurité aux frontières. «Le Sénégal a mis en place des outils, un dispositif, le Comité national de gestion des frontières qui a existé depuis longtemps et qui continue à faire du travail. A côté de ce dispositif, l’Etat a mis en place le Puma et le Pudc qui viennent s’ajouter à ce qui a été fait. Nous avons compris que l’effort de l’Etat dans ce domaine ne suffit pas. Il faut que la société civile aussi s’implique. Mais la meilleure implication, la plus efficace, c’est celle des acteurs directs, c’est-à-dire les populations», explique Saër Ndao, gouverneur de Kédougou.

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