Méditerranée: La Turquie prolonge la mission d’un navire d’exploration gazière

 

 

La Turquie a prolongé à nouveau la mission d’un navire d’exploration gazière dans une zone qu’elle se dispute avec la Grèce en Méditerranée orientale, faisant fi des appels de l’Occident à retirer ce bateau.

La marine turque a averti dans un message sur le système maritime d’alerte NAVTEX tard samedi que l’Oruç Reis resterait jusqu’au 4 novembre dans une zone entre les îles grecques de Rhodes et de Kastellorizo.

Ankara avait auparavant indiqué que le bateau d’exploration gazière, escorté par des navires militaires, demeurerait dans cette zone jusqu’à mardi.

Illégal selon la Grèce

Dans un message de riposte sur NAVTEX, la Grèce a estimé que l’activité de ce bateau turc était «non autorisée et illégale, dans une zone qui recouvre le plateau continental grec».

Le ministre grec des Affaires étrangères a condamné ce qu’il qualifie «d’attitude innacceptable» de la part de la Turquie qui «éloigne encore les perspectives d’un dialogue constructif». «La Turquie agit comme un pays paria qui cherche à déstabiliser la zone et à entretenir les tensions», a-t-il indiqué dans un communiqué.

Le porte-parole du gouvernement grec, Stelios Petsas, a affirmé dans une interview sur Skai TV dimanche que cette décision était «une nouvelle preuve du manque de crédibilité de la Turquie, même à l’égard de l’Otan».

L’Otan avait condamné jeudi l’escalade des tensions entre la Turquie et la Grèce en Méditerranée orientale et demandé aux deux pays membres de l’Alliance de respecter le droit international pour résoudre leurs différends.

Sanctions européennes réclamées

Depuis août, lorsque l’Oruç Reis s’était pour la première fois rendu dans cette zone pendant presque un mois avant se retirer début septembre, les tensions entre les deux pays, qui se disputent des zones maritimes considérées riches en hydrocarbures, ne cessent de monter.

La Grèce accuse la Turquie de violer le droit maritime international en prospectant dans ses eaux et réclame des sanctions européennes contre Ankara.

La Turquie soutient qu’elle a le droit de mener des recherches énergétiques dans cette zone de la Méditerranée orientale, arguant que la présence de la petite île grecque de Kastellorizo près de ses côtes ne suffit pas à imposer la souveraineté d’Athènes.

Le 13 octobre, deux des principaux alliés occidentaux de la Turquie, les États-Unis et l’Allemagne, avaient accentué la pression sur Ankara pour qu’il cesse ses «provocations» en Méditerranée et appelé au retrait du bateau contesté.

(AFP/NXP)