Coronavirus: L’immunité «diminue assez rapidement», selon une étude

 

The antibody response to the virus causing #COVID19 declines over time, suggests the latest findings from our REACT study, which has tested over 365,000 people in England.

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— Imperial College (@imperialcollege) October 27, 2020

Une étude britannique publiée mardi montre que l’immunité acquise par les personnes guéries du nouveau coronavirus «diminue assez rapidement», en particulier chez les malades asymptomatiques. Elle pourrait ne durer que quelques mois.

Du 20 juin au 28 septembre, l’Imperial College de Londres et l’institut Ipsos Mori ont suivi 350’000 personnes choisies au hasard en Angleterre, qui se sont testées régulièrement chez elles pour voir si elles disposaient d’anticorps au Covid-19.

«Au cours de cette période, la proportion de personnes testées positives pour les anticorps du Covid-19 a diminué de 26,5%», passant de 6% à 4,4% de la population testée, explique un communiqué, «ce qui suggère une réduction des anticorps dans les semaines ou les mois suivant l’infection”.

Jusqu’à -64%

«L’immunité diminue assez rapidement», a souligné Helen Ward, professeure en santé publique à l’Imperial College London. L’étude montre aussi que «les personnes qui n’ont pas présenté de symptômes liés au Covid-19 sont susceptibles de perdre plus rapidement leurs anticorps détectables que celles qui ont présenté des symptômes».

La proportion d’anticorps chez les personnes testées positives au virus a diminué de 22,3% au cours des trois mois. La diminution a atteint 64% chez celles qui n’avaient pas déclaré avoir été atteintes par le Covid-19.

Si toutes les classes d’âge sont concernées par cette baisse d’immunité, les personnes âgées sont plus touchées: entre juin et septembre, la proportion de personnes de plus de 75 ans disposant d’anticorps a diminué de 39%. Elle n’a diminué que de 14,9% pour les 18-24 ans.

«Cette étude constitue un élément crucial de la recherche, en nous aidant à comprendre comment évoluent les anticorps du Covid-19 à travers le temps», s’est félicité le secrétaire d’Etat à la Santé James Bethell.

Nombreuses inconnues

Cependant, «on ne sait pas encore si les anticorps confèrent un niveau d’immunité efficace ou, si une telle immunité existe, combien de temps elle dure», ont précisé les chercheurs, soulignant l’importance de continuer à respecter les consignes sanitaires.

La virologue Wendy Barclay, de l’Imperial College, a expliqué que «ce nouveau coronavirus semble se comporter de manière assez similaire aux coronavirus saisonniers qui existent chez l’homme depuis des décennies, voire des centaines de milliers d’années»

On peut être «réinfecté tous les ans, ou tous les deux ans» par ces coronavirus saisonniers en raison d’une baisse d’immunité, a-t-elle détaillé à Times radio.

Non aux «passeports d’immunité»

Face à un éventuel risque de réinfection, la professeure n’est pas favorable au concept des «passeports d’immunité», destinés à permettre aux personnes guéries du nouveau coronavirus de mener une vie normale, et à assurer un déconfinement en toute sécurité. «Pour le moment, ce n’est pas une bonne idée, car la qualité de la réponse anticorps peut varier selon les individus», a-t-elle dit.

La virologue a appelé à «rester optimistes quant aux vaccins parce que les vaccins fonctionneront différemment» et pourraient conférer une immunité plus longue.

La pollution augmente les risques

Une autre étude publiée mardi, internationale cette fois, indique que l’exposition à long terme à la pollution de l’air ambiant pourrait entraîner un risque accru de mourir du Covid-19. La hausse pourrait atteindre 15% en moyenne dans le monde, et 22% en Suisse. L’étude parue dans la revue spécialisée Cardiovascular Research s’attache à évaluer dans quelle proportion cette pollution, déjà à l’origine de décès prématurés, pourrait également influer sur la mortalité Covid. Cette proportion serait d’environ 19% en Europe, de 17% en Amérique du Nord, d’environ 27% en Asie de l’Est, selon les estimations du professeur Jos Lelievel de l’Institut Max Planck de chimie à Mayence (Allemagne) et de ses collègues.

Les chercheurs ont utilisé des données épidémiologiques antérieures américaines et chinoises sur la pollution de l’air et le Covid-19 et sur l’épidémie de SRAS de 2003, maladie similaire au Covid. Ils les ont combinées avec des données satellitaires sur l’exposition mondiale aux particules fines polluantes (PM2,5) et des données des réseaux de surveillance de la pollution au sol, pour faire leurs calculs. Les auteurs n’établissent pas de relation de cause à effet direct entre cette pollution et la mortalité Covid. Les particules polluantes semblent augmenter l’activité d’un récepteur, appelé ACE-2, situé à la surface des cellules, impliqué dans la manière dont Covid-19 infecte les patients, selon les chercheurs.

(ats/nxp)